Le président de la Polynésie française Édouard Fritch a reconnu jeudi à l'assemblée locale, avoir "menti" aux Polynésiens sur l'innocuité des essais nucléaires.
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"Je ne m'étonne pas qu'on me traite de menteur alors que pendant 30 ans, nous avons menti à cette population, que les essais étaient propres: nous avons menti, j'ai fait partie de cette bande", a déclaré Édouard Fritch devant les élus de l'Assemblée de la Polynésie. Ce mea culpa a aussitôt été suivi d'une charge contre Gaston Flosse, son ancien mentor devenu son principal adversaire politique, inéligible mais présent dans le public: "Notre propre leader a vu une bombe péter: lorsqu'on voit une bombe atomique péter, je pense qu'on se rend compte que ça ne peut pas ne pas faire de mal", a poursuivi Édouard Fritch.
Le débat portait sur la réforme du statut de la Polynésie française. La majorité d'Édouard Fritch est favorable au maintien d'une large autonomie au sein de la République française. Le Tavini d'Oscar Temaru souhaite l'indépendance, tandis que le Tahoeraa de Gaston Flosse préfère un statut intermédiaire de pays associé. Les majorité des élus polynésiens souhaite que la reconnaissance des conséquences des essais nucléaires figure dans le statut de la Polynésie.
Le parti indépendantiste a estimé dans un communiqué que le peuple polynésien avait été "volontairement sacrifié sur l'autel de la raison d'État, pour la seule grandeur de la France". Pour la première fois de manière aussi explicite, un président autonomiste a reconnu les dégâts causés par trente ans d'essais nucléaires, et la responsabilité des
élus locaux: "Avant, peut-être que j'ai vendu mon pays. Avant, peut-être, pendant de longues années. Mais pas aujourd'hui, croyez-moi: je me sens obligé de réparer ce qui a été fait dans ce pays, même si c'est l'État français qui l'a fait, mais j'ai besoin de l'État français pour réparer", a déclaré Édouard Fritch.
"On peut pardonner, mais on n'oubliera jamais", a répondu Antony Géros, président du groupe Tavini à l'Assemblée et proche d'Oscar Temaru. Cent quatre-vingt treize essais nucléaires ont été réalisés sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, dans l'archipel des Tuamotu, entre 1966 et 1996.
Edouard Fritch : mensonge sur les essais nucléaires
Un peuple "volontairement sacrifié"
Le parti indépendantiste a estimé dans un communiqué que le peuple polynésien avait été "volontairement sacrifié sur l'autel de la raison d'État, pour la seule grandeur de la France". Pour la première fois de manière aussi explicite, un président autonomiste a reconnu les dégâts causés par trente ans d'essais nucléaires, et la responsabilité des
élus locaux: "Avant, peut-être que j'ai vendu mon pays. Avant, peut-être, pendant de longues années. Mais pas aujourd'hui, croyez-moi: je me sens obligé de réparer ce qui a été fait dans ce pays, même si c'est l'État français qui l'a fait, mais j'ai besoin de l'État français pour réparer", a déclaré Édouard Fritch.
"On peut pardonner, mais on n'oubliera jamais", a répondu Antony Géros, président du groupe Tavini à l'Assemblée et proche d'Oscar Temaru. Cent quatre-vingt treize essais nucléaires ont été réalisés sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, dans l'archipel des Tuamotu, entre 1966 et 1996.