Jusqu’au 15 janvier 2017, le musée du Quai Branly à Paris accueille l’exposition "The Color Line. Les artistes africains-américains et la ségrégation". Un retour sur 150 ans de luttes et d’affirmation culturelle des Noirs dans l’Amérique de la discrimination. Passionnant.
« The Color Line ». La ligne de couleur. En 1865, les Etats-Unis abolissent officiellement l’esclavage. Après la sanglante guerre de sécession, c’est la période dite de la Reconstruction. Mais la ségrégation demeure, et elle est institutionnalisée et légalisée dans la plupart des Etats, surtout du Sud. La discrimination s’impose de facto dans le reste du pays. Des toilettes publiques au monde du travail et de l’éducation, les Noirs sont systématiquement marginalisés et laissés pour compte.
Cependant les luttes et la résistance, sur les plans politique, législatif et social, s’organise. Sur le plan culturel également, avec une grande force d’évocation. Le monde de l’art noir-américain va faire aussi bouger les lignes dans des Etats-Unis en plein essor et en pleine transmutation. C’est à cet aspect de l’histoire qu’est consacrée l’exposition du musée du Quai Branly, « The Color Line. Les artistes africains-américains et la ségrégation » (actuellement et jusqu’au dimanche 15 janvier 2017).
Sur une période d’environ 150 ans, l’expo multimédia donne à voir l’affirmation progressive des arts et de l’identité afro-américains dans les domaines de la musique, la littérature, la peinture, la sculpture, le journalisme, les sports, le cinéma, etc. avec plus de 200 œuvres et 400 documents originaux. Sur un fonds de jazz des années vingt et quarante, l’événement explore la période des « minstrels » et « blackfaces » dégradants pour les Noirs, les premiers combats contre la ségrégation avec les figures intellectuelles de Booker T. Washington et W.E.B. Du Bois, les innovations artistiques des années 1900, la célèbre Harlem Renaissance avec les poètes Langston Hughes et Claude McKay notamment, les sportifs comme Joe Louis et Jack Johnson…
Les deux guerres mondiales du vingtième siècle sont évoquées. Lors de la première, plus de 200.000 soldats noirs-américains débarquèrent en Europe, confinés dans des tâches subalternes du fait de la ségrégation. Le vieux continent découvre alors le jazz, entre autres. Durant la Seconde Guerre mondiale, c’est près d’un million de Noirs qui sont enrôlés, toujours sous le système de la discrimination. Après-guerre, la résistance au racisme s’intensifie, sous la plume d’intellectuels comme Kenneth Clark et Ralph Ellison, ou d’artistes tels Jacob Lawrence ou Norman Lewis. Viendront ensuite le grand mouvement en faveur des droits civiques avec Martin Luther King Jr, et d’autres, plus radicaux comme les Black Panthers ou la Nation of Islam, avec Angela Davis et Malcolm X. Ondes de chocs politiques dans la communauté noire qui donneront lieu à d’importantes créations artistiques, en littérature, peinture et musique entre autres.
Pour terminer, un seul bémol à cette exposition riche et stimulante. Lors du vernissage, un petit livret destiné aux enfants a été distribué, dans lequel il est dit à propos des esclaves que « certains étaient très malheureux et maltraités, alors que d’autres avaient une vie plus agréable » (sic). Le service de communication du musée assure cependant avoir été alerté, qu’aucun de ces livrets jeunesse n’est disponible au public depuis l’ouverture de l’exposition le 04 octobre (ce que La1ere.fr a effectivement pu vérifier sur place), que ces ouvrages seront détruits et qu’une nouvelle version corrigée est en cours d’édition.
« The Color Line. Les artistes africains-américains et la ségrégation »
Cependant les luttes et la résistance, sur les plans politique, législatif et social, s’organise. Sur le plan culturel également, avec une grande force d’évocation. Le monde de l’art noir-américain va faire aussi bouger les lignes dans des Etats-Unis en plein essor et en pleine transmutation. C’est à cet aspect de l’histoire qu’est consacrée l’exposition du musée du Quai Branly, « The Color Line. Les artistes africains-américains et la ségrégation » (actuellement et jusqu’au dimanche 15 janvier 2017).
Sur une période d’environ 150 ans, l’expo multimédia donne à voir l’affirmation progressive des arts et de l’identité afro-américains dans les domaines de la musique, la littérature, la peinture, la sculpture, le journalisme, les sports, le cinéma, etc. avec plus de 200 œuvres et 400 documents originaux. Sur un fonds de jazz des années vingt et quarante, l’événement explore la période des « minstrels » et « blackfaces » dégradants pour les Noirs, les premiers combats contre la ségrégation avec les figures intellectuelles de Booker T. Washington et W.E.B. Du Bois, les innovations artistiques des années 1900, la célèbre Harlem Renaissance avec les poètes Langston Hughes et Claude McKay notamment, les sportifs comme Joe Louis et Jack Johnson…
Les deux guerres mondiales du vingtième siècle sont évoquées. Lors de la première, plus de 200.000 soldats noirs-américains débarquèrent en Europe, confinés dans des tâches subalternes du fait de la ségrégation. Le vieux continent découvre alors le jazz, entre autres. Durant la Seconde Guerre mondiale, c’est près d’un million de Noirs qui sont enrôlés, toujours sous le système de la discrimination. Après-guerre, la résistance au racisme s’intensifie, sous la plume d’intellectuels comme Kenneth Clark et Ralph Ellison, ou d’artistes tels Jacob Lawrence ou Norman Lewis. Viendront ensuite le grand mouvement en faveur des droits civiques avec Martin Luther King Jr, et d’autres, plus radicaux comme les Black Panthers ou la Nation of Islam, avec Angela Davis et Malcolm X. Ondes de chocs politiques dans la communauté noire qui donneront lieu à d’importantes créations artistiques, en littérature, peinture et musique entre autres.
Pour terminer, un seul bémol à cette exposition riche et stimulante. Lors du vernissage, un petit livret destiné aux enfants a été distribué, dans lequel il est dit à propos des esclaves que « certains étaient très malheureux et maltraités, alors que d’autres avaient une vie plus agréable » (sic). Le service de communication du musée assure cependant avoir été alerté, qu’aucun de ces livrets jeunesse n’est disponible au public depuis l’ouverture de l’exposition le 04 octobre (ce que La1ere.fr a effectivement pu vérifier sur place), que ces ouvrages seront détruits et qu’une nouvelle version corrigée est en cours d’édition.