🎧🎤Exposition. Des artistes s’insèrent dans l’esprit de "Tituba" de Maryse Condé au Palais de Tokyo

Amandine Nana, commissaire de l'exposition "Tituba, qui pour nous protéger ?" au Palais de Tokyo
Avec "Tituba, qui pour nous protéger ?" au Palais de Tokyo à Paris jusqu’au 5 janvier 2025, les œuvres d’une dizaine d’artistes font écho au roman de l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé, disparue cette année. La commissaire de l’expo Amandine Nana nous donne toutes les clés pour mieux saisir cette expérience, dans "L’Oreille est hardie".

Le projet est nĂ© plusieurs mois avant le 2 avril dernier, date Ă  laquelle la prolifique autrice Maryse CondĂ© nous a quittĂ©s. Un projet qui n’a pas dĂ©rogĂ© Ă  son idĂ©e principale malgrĂ© la peine causĂ©e par la disparition de l’écrivaine guadeloupĂ©enne Ă  savoir : rĂ©unir une dizaine de plasticiennes dont le travail pouvait entrer en relation avec l’un de ses plus fameux romans Moi,Tituba, sorcière noire de Salem. 

Rhea Dillon, A Caribbean Ossuary, 2022,

Une mise en relation orchestrĂ©e par Amandine Nana, l’une des commissaires du Palais de Tokyo, avec des thèmes en exergue : l’ancestralitĂ©, le recours aux "invisibles" et autres esprits protecteurs, la force que l’on peut en tirer aujourd’hui encore ; questions distillĂ©es tout au long du roman de Maryse CondĂ©. 
Amandine Nana revient sur les origines de cette exposition Tituba, qui pour nous protĂ©ger ? et nous guide entre les salles du Palais de Tokyo, dans le podcast L’Oreille est hardie : 

Les arts visuels rencontrent la littĂ©rature 

Liz Johnson Artur, Time Don't Run Here, 2020-2021.

Naudline Pierre, Abigail Lucien, Rhea Dillon, Miryam Charles, Monika Emmanuelle Kazi, Naomi Lulendo, Inès Di Folco Jemni, Liz Johnson Artur, Tanoa Sasraku, Claire Zaniolo, Massabielle Brun : onze artistes signent les installations, photographies, sculptures, vidéo et autres œuvres composant l’expo Tituba…. Artistes, femmes, noires, venues de France et des Caraïbes, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, elles partagent toutes une vision de leur monde aujourd’hui bâti sur les fondations d’une Histoire parfois violente en termes d’arrachement. Un monde qu’elles racontent aussi bien sur le plan universel qu’intime…

Massabielle Brun, La mer a pris soin de nos souvenirs, 2024

Regards convergents 

Amandine Nana les a donc réunies parfois en convoquant des œuvres réalisées en vue de cette exposition, parfois en en exposant d’autres préalablement créées mais s’inscrivant parfaitement dans les thèmes soulevés dans le roman Moi, Tituba… de Maryse Condé.

Claire Zaniolo, Portrait des mien·nes — Guadeloupe, après 15 ans d’absence, 2021-2024

De la symbolique d’une armoire couchée sur le sol, contenant de la vaisselle de cristal brisée, œuvre de Rhea Dillon, A Caribbean Ossuary - écoutez le podcast et les explications d’Amandine Nana - à l’installation de l’artiste d’origine guadeloupéenne Claire Zaniolo étalée dans le temps qui vient explorer toute la portée du thème de la famille (Portrait des mien·nes), en passant par le travail photographique sur le mouvement Black Lives Matter, imprimé sur des pages de livres en braille, œuvre signée Liz Johnson Artur (Time Don't Run Here)... du plus explicite au plus sensoriel, toutes invitent à créer ou garder le lien avec nos ancestralités, à "communiquer avec [nos] invisibles" comme le disait Maryse Condé…

Écoutez L’Oreille est hardie…

Dans L’Oreille est hardie, vous pourrez vivre en quasi audio-description quelques-unes de ces réalisations qui articulent l’exposition grâce aux évocations de la commissaire de Tituba, qui pour nous protéger ?.

Vue d'exposition, "Tituba, qui pour nous protéger ?" au Palais de Tokyo

Pour ceux trop loin de Paris, laissez-vous donc guider par L’Oreille… et par Amandine Nana et pour les autres qui auraient la possibilité et la chance de se rendre au Palais de Tokyo, n’hésitez pas à découvrir cette exposition tout en sens et sensations, gravitant autour de l’un des romans les plus mystiques de l’autrice guadeloupéenne Maryse Condé.

La commissaire d’exposition Amandine Nana dans L’Oreille est hardie, c’est par ICI !

Ou par lĂ  :

L’exposition "Tituba, qui pour nous protéger ?" est visible jusqu’au 5 janvier 2025 au Palais de Tokyo à Paris.

Tanoa Sasraku, A Tower to Say Goodbye, 2021.