Le projet est né plusieurs mois avant le 2 avril dernier, date à laquelle la prolifique autrice Maryse Condé nous a quittés. Un projet qui n’a pas dérogé à son idée principale malgré la peine causée par la disparition de l’écrivaine guadeloupéenne à savoir : réunir une dizaine de plasticiennes dont le travail pouvait entrer en relation avec l’un de ses plus fameux romans Moi,Tituba, sorcière noire de Salem.
Une mise en relation orchestrée par Amandine Nana, l’une des commissaires du Palais de Tokyo, avec des thèmes en exergue : l’ancestralité, le recours aux "invisibles" et autres esprits protecteurs, la force que l’on peut en tirer aujourd’hui encore ; questions distillées tout au long du roman de Maryse Condé.
Amandine Nana revient sur les origines de cette exposition Tituba, qui pour nous protéger ? et nous guide entre les salles du Palais de Tokyo, dans le podcast L’Oreille est hardie :
Les arts visuels rencontrent la littérature
Naudline Pierre, Abigail Lucien, Rhea Dillon, Miryam Charles, Monika Emmanuelle Kazi, Naomi Lulendo, Inès Di Folco Jemni, Liz Johnson Artur, Tanoa Sasraku, Claire Zaniolo, Massabielle Brun : onze artistes signent les installations, photographies, sculptures, vidéo et autres œuvres composant l’expo Tituba…. Artistes, femmes, noires, venues de France et des Caraïbes, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, elles partagent toutes une vision de leur monde aujourd’hui bâti sur les fondations d’une Histoire parfois violente en termes d’arrachement. Un monde qu’elles racontent aussi bien sur le plan universel qu’intime…
Regards convergents
Amandine Nana les a donc réunies parfois en convoquant des œuvres réalisées en vue de cette exposition, parfois en en exposant d’autres préalablement créées mais s’inscrivant parfaitement dans les thèmes soulevés dans le roman Moi, Tituba… de Maryse Condé.
De la symbolique d’une armoire couchée sur le sol, contenant de la vaisselle de cristal brisée, œuvre de Rhea Dillon, A Caribbean Ossuary - écoutez le podcast et les explications d’Amandine Nana - à l’installation de l’artiste d’origine guadeloupéenne Claire Zaniolo étalée dans le temps qui vient explorer toute la portée du thème de la famille (Portrait des mien·nes), en passant par le travail photographique sur le mouvement Black Lives Matter, imprimé sur des pages de livres en braille, œuvre signée Liz Johnson Artur (Time Don't Run Here)... du plus explicite au plus sensoriel, toutes invitent à créer ou garder le lien avec nos ancestralités, à "communiquer avec [nos] invisibles" comme le disait Maryse Condé…
Écoutez L’Oreille est hardie…
Dans L’Oreille est hardie, vous pourrez vivre en quasi audio-description quelques-unes de ces réalisations qui articulent l’exposition grâce aux évocations de la commissaire de Tituba, qui pour nous protéger ?.
Pour ceux trop loin de Paris, laissez-vous donc guider par L’Oreille… et par Amandine Nana et pour les autres qui auraient la possibilité et la chance de se rendre au Palais de Tokyo, n’hésitez pas à découvrir cette exposition tout en sens et sensations, gravitant autour de l’un des romans les plus mystiques de l’autrice guadeloupéenne Maryse Condé.
La commissaire d’exposition Amandine Nana dans L’Oreille est hardie, c’est par ICI !
Ou par lĂ :
L’exposition "Tituba, qui pour nous protéger ?" est visible jusqu’au 5 janvier 2025 au Palais de Tokyo à Paris.