"Avec un taux de criminalité cinq fois plus élevé que dans l’Hexagone, Saint-Martin est confronté à une insécurité croissante, nourrie par le narcotrafic, la circulation illégale des armes et une délinquance de plus en plus précoce, s’est alarmé Annick Petrus, sénatrice (LR) de Saint-Martin, lors des questions au gouvernement du mercredi 12 février.
Malgré "une gendarmerie engagée et une coopération efficace avec Sin Maarten", les forces en présence ne sont plus en capacité de répondre à la situation selon l’élue, qui craint que "le phénomène ne s’intensifie" et que la violence ne "s’ancre durablement sur le territoire".
Fusillades, braquages, agressions… La population est inquiète et l’image de notre territoire se détériore.
Annick Petrus, sénatrice (LR) de Saint-Martin.
"La vidéoprotection pourrait être un atout dans cette lutte, hélas, ce dispositif a été détruit par l’ouragan Irma et son rétablissement n’en est encore qu’au stade de l’attribution du marché", regrette la sénatrice, qui demande au gouvernement ce qu’il compte faire pour lutter contre la violence sur l’île.
Un préfet de plein exercice
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dit "partager totalement le constat de la dégradation du climat sécuritaire" à Saint-Martin. Il cite "trois mesures" pour y répondre. Premièrement, la nomination d’un "préfet de plein exercice" qui "aura pour mission centrale la lutte contre l’insécurité". "Son ressort s’étendra jusqu’à l’île de Saint-Barthélemy", précise le ministre.
"J’ai demandé à la gendarmerie nationale de renforcer sa présence sur la voie publique et de renforcer la surveillance sur les quatre points de passage de la frontière avec la partie néerlandaise de l’île pour que, lorsqu’il y a des fuyards poursuivis par les gendarmes, on puisse les interpeller", ajoute Bruno Retailleau. Il promet enfin "un escadron de gendarmes mobiles qui viendra renforcer le dispositif sécuritaire en place". Cet escadron pourra avoir "ponctuellement l’appui du GIGN de la Guadeloupe".