La mort d’Henri Debs. L’artiste s’en est allé, il était affaibli par la maladie. Il laisse une riche discographie et un souvenir indissociable du développement de la musique antillaise.
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Issu du 1er Libanais arrivé en Guadeloupe
Henri Debs est parti à l’âge de 80 ans. Né le 24 novembre 1932, sa vie a été liée à la musique depuis son plus jeune âge. D’origine libanaise, il racontait que « Jacob Debs était le premier Libanais à avoir foulé le sol guadeloupéen », en 1868. C’est Jacob Debs qui, le premier, a commencé à vendre différents objets dans l’archipel. C’est après lui, que d’autres sont venus et sont restés.
Musicien dans l’âme
Henri, lui, s’il a hérité un tant soit peu de la bosse du commerce, œuvre différemment. C’est la musique qui l’intéresse. Résultat, il apprend à jouer un nombre incalculable d’instruments : percussions bien sûr, mais aussi pipeau, flûte, saxophone… et bien d’autres encore. Il apprend très jeune, les règles de la guitare, notamment avec son ami Roland Balthazar.
Commerçant… aussi
Pour autant, la bosse du commerce est bien présente chez Henri. C’est elle qui lui permet d’ouvrir des magasins en Guadeloupe, en Martinique et à Paris, avec ses frères Georges et André. A l’arrière du magasin de Pointe-à-Pitre, un studio d’enregistrement. L’aventure commence.
Producteur par excellence
Henri Debs devient LE producteur de la musique antillaise par excellence, dans les années 70. Si le jazz de duke Ellington l’a influencé, il a résolument su prendre le train de la modernité et de la caribéanité. Il Avec lui, les grands groupes comme Expérience 7, Les Aiglons, Zouk Machine connaissent le succès. Le label musical « Debs » est un label sûr. Le public ne s’y trompe pas. Et dès que le producteur lance un artiste, celui-ci connaît le succès. C’est le cas pour Francky Vincent, Tatiana Miath, Frédéric Caracas, Tanya Saint-Val…
Discographie hors pair
Avec Debs, c’est non seulement la production musicale qui se déploie au plan professionnel aux Antilles, mais c’est aussi une forme musicale toute particulière. Parce que si le producteur se tourne vers les autres, l’artiste, lui, continue à créer. Et là aussi, le succès est au rendez-vous. Henri Debs « et son combo » chauffent les salles… On se rappelle « Un samedi soir au Boukarou », « Mister Henri », « Popotte en moin », « Biginéka »… Henri Debs laisse une œuvre qui fera date.De tout temps, Henri Debs a aimé s'entourer d'amis, pour célébrer la musique qu'il aimait tant. C'est par exemple le cas avec ce clip qu'il a enregistré avec son ami Max Séverin :"Manman ka rivé" :
On se rappellera aussi l'humour qui caractérisait Henri Debs, comme dans ce clip, "Charlotte":
Henri Debs, Charlotte
Henri Debs, auteur
"Mémoires et vérités sur la musique aux Antilles", avec pour sous-titre "Histoires vévues", est l'ouvrage publié en 2011 par Henri Debs. Dans ce livre-témoignage, il parle de son expérience, raconte sa vie de producteur, d'artiste, de chanteur, de musicien, mais aussi, propose son analyse de la musique et de son univers aux Antilles.Plusieurs aspects du monde musical sont abordé, comme celui de la rémunération des artistes, celui des salles de spectacles, des diverses formes de musique antillaise...
Ce texte est considéré comme une référence importante, pour qui veut comprendre le développement de la musique aux Antilles. Il est en vente en librairies et sur le net.