François Hollande a reçu une lettre qui dénonce le dépaysement de l'affaire Bino

13 avocats et personnalités ont co-signé un courrier pour dénoncer le dépaysement de l'appel de l'affaire Bino. Ils craignent que cela n'écorne l'image de la justice guadeloupéenne.

Un procès dépaysé

Nous l’avons appris mi-septembre, la procédure en appel déposée par le parquet de Guadeloupe dans le cadre de l’affaire du meurtre de Jacques Bino doit être jugée à Paris. Pour rappel le procès en première instance avait provoqué des remous chez nous. La procédure semblait un peu bâclé et certains indices avaient été perdus ce qui avait conduit à l'acquittement de Ruddy Alexis. Ce dépaysement crée toutefois la polémique : le comité respect et justice a décidé de rédiger une lettre pour dénoncer cette décision.

Sur le bureau de François Hollande

13 avocats et personnalités de Guadeloupe ont co-signé ce document qui a été adressé au président de la république et envoyé aussi à la ministre de la justice Christiane Taubira et le ministre des outremers Victorin Lurel. Le courrier est bel et bien arrivé sur le bureau du chef de l’état. Les signataires en ont reçu la confirmation hier. Ils attendent maintenant une réponse de François Hollande.

Une mauvaise image de la justice locale

Le comité respect et justice dénonce ce choix du dépaysement de ce procès en appel pour plusieurs raisons. Il affirme tout d’abord que l’affaire doit être rejugée en Guadeloupe puisque la règle dans un appel de cour d’assises est que le procès se déroule au même endroit que la première instance avec un nouveau jury et un nouveau président. Il ajoute qu’aucun caractère exceptionnel ne justifie ce changement de parquet. Il met ensuite en avant le coût plus élevé de la procédure à cause de ce dépaysement. Il critique aussi les difficultés et les complications que cela représente pour la défense de se déplacer dans l’hexagone. Enfin il se plaint de l’image néfaste pour la crédibilité de la justice guadeloupéenne.