5 eurodéputés réclament l’ouverture d’une enquête sur les pratiques anticoncurrentielles présumées du groupe Bernard Hayot

Siège du Groupe Bernard Hayot (GBH) au Lamentin en Martinique
Cinq députés européens écologistes ont interpellé la Commission européenne le 31 janvier, en demandant l'ouverture d'une enquête sur les pratiques du groupe Bernard Hayot (GBH). Ils dénoncent les pratiques anticoncurrentielles de ce conglomérat, qui occupe une position dominante, en particulier dans le secteur de la grande distribution aux Antilles.

Bientôt une enquête de l'Union européenne sur le groupe Bernard Hayot ? Cinq eurodéputés ont, en effet, saisi la Commission européenne, selon une information dévoilée par le quotidien Libération.

Dans une lettre adressée à la vice-présidente, chargée notamment de la concurrence, l’Espagnole Teresa Ribera, ils demandent l’ouverture d’une enquête sur les pratiques anticoncurrentielles présumées du groupe Bernard Hayot.

Ils ont été rejoints par 15 autres eurodéputés parmi lesquels on retrouve Raphaël Glucksman de Place Publique (PS), ou encore Manon Aurby de La France Insoumise.

Ces députés européens estiment que "les prix excessifs pratiqués par la distribution dans les territoires ultramarins français causent une rupture d’égalité inacceptable avec les citoyens de l’Hexagone, soit entre citoyens de l’Union européenne". Ils mettent en avant les prix 40% plus elevés dans les Antilles et jusqu'à 78% en Nouvelle-Calédonie. 

Pour Marie Toussaint, signataire du courrier, cette saisine a pour but de faire appliquer le droit de l’Union européenne. Une enquête indispensable pour répondre aux mobilisations pour l’eurodéputé écologiste.

Les signataires du courrier pointent également du doigt la France, accusée de ne pas faire respecter le droit communautaire. Selon l'eurodéputé écologiste, l'Etat a fermé les yeux sur ces pratiques d'où la procédure d'infraction qu'ils souhaitent demander. 

Cette demande intervient alors que GBH a récemment été assigné en justice pour la publication de ses comptes consolidés.

Pour Marie Toussaint, il est temps de faire respecter le droit communautaire. 

L'Europe a adopté, il y a des décennies, les lois qui obligent les entreprises à la publication de leurs comptes, en toute transparence. La France a adopté des lois qui y sont liées, qui en découlent, mais qu'elle n'a pas su faire respecter. Et des décisions comme celles de l'Autorité de la concurrence sur le rachat par GBH de Vindémia, à La Réunion, se sont faites sans avoir accès aux informations nécessaires pour le faire ; ce qui a conduit d'ailleurs à une hausse des prix telle qu'elle est ressentie à La Réunion. L'Union européenne doit faire appliquer son droit. C'est vrai pour la France hexagonale. C'est vrai pour l'Europe continentale. C'est vrai aussi pour tous les territoires d'Outre-mer. 

Marie Toussaint, eurodéputée Les Verts

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