Bientôt une enquête de l'Union européenne sur le groupe Bernard Hayot ? Cinq eurodéputés ont, en effet, saisi la Commission européenne, selon une information dévoilée par le quotidien Libération.
Dans une lettre adressée à la vice-présidente, chargée notamment de la concurrence, l’Espagnole Teresa Ribera, ils demandent l’ouverture d’une enquête sur les pratiques anticoncurrentielles présumées du groupe Bernard Hayot.
Ils ont été rejoints par 15 autres eurodéputés parmi lesquels on retrouve Raphaël Glucksman de Place Publique (PS), ou encore Manon Aurby de La France Insoumise.
Ces députés européens estiment que "les prix excessifs pratiqués par la distribution dans les territoires ultramarins français causent une rupture d’égalité inacceptable avec les citoyens de l’Hexagone, soit entre citoyens de l’Union européenne". Ils mettent en avant les prix 40% plus elevés dans les Antilles et jusqu'à 78% en Nouvelle-Calédonie.
Pour Marie Toussaint, signataire du courrier, cette saisine a pour but de faire appliquer le droit de l’Union européenne. Une enquête indispensable pour répondre aux mobilisations pour l’eurodéputé écologiste.
Les signataires du courrier pointent également du doigt la France, accusée de ne pas faire respecter le droit communautaire. Selon l'eurodéputé écologiste, l'Etat a fermé les yeux sur ces pratiques d'où la procédure d'infraction qu'ils souhaitent demander.
Cette demande intervient alors que GBH a récemment été assigné en justice pour la publication de ses comptes consolidés.
Pour Marie Toussaint, il est temps de faire respecter le droit communautaire.
L'Europe a adopté, il y a des décennies, les lois qui obligent les entreprises à la publication de leurs comptes, en toute transparence. La France a adopté des lois qui y sont liées, qui en découlent, mais qu'elle n'a pas su faire respecter. Et des décisions comme celles de l'Autorité de la concurrence sur le rachat par GBH de Vindémia, à La Réunion, se sont faites sans avoir accès aux informations nécessaires pour le faire ; ce qui a conduit d'ailleurs à une hausse des prix telle qu'elle est ressentie à La Réunion. L'Union européenne doit faire appliquer son droit. C'est vrai pour la France hexagonale. C'est vrai pour l'Europe continentale. C'est vrai aussi pour tous les territoires d'Outre-mer.
Marie Toussaint, eurodéputée Les Verts
A lire aussi :
- Vie chère : Manuel Valls maintient ses propos et adresse un courrier au groupe GBH
- "Il y a un groupe qui joue souvent un rôle d'étouffement" Manuel Valls à propos de GBH lors des questions au gouvernement
- Vie chère : Plus de 1000 plaintes citoyennes déposées, GBH contre-attaque en publiant "sa" vérité
- Après les révélations de Libération sur le groupe Hayot, 4 lanceurs d'alerte portent plainte pour "entente" et "abus de position dominante"
- Des lanceurs d'alerte appellent les Martiniquais à co-signer une plainte contre les grands distributeurs
- Des "attaques" "infondées" ayant pour objectif de "déstabiliser" le groupe... Mis en cause par Libération pour ses "profits suspects", GBH se défend
- Une enquête du quotidien Libération dévoile les pratiques derrière les "profits suspects" du groupe Bernard Hayot
- Rachat de Vindemia : le groupe Hayot répond à ses concurrents de "l’Alternative réunionnaise"