Près de 9 000 contrôles de cars scolaires ont été réalisés depuis lundi, faisant apparaître 49 chauffeurs testés positifs aux stupéfiants ou à l'alcool, a annoncé mercredi Jean-Noël Buffet, ministre auprès de celui de l'Intérieur.
Dans un communiqué, le ministre a expliqué qu'à la demande de Bruno Retailleau, "8 999 cars scolaires avaient été contrôlés" lundi et mardi "avec dans le détail 8 366 dépistages d'alcoolémie et 8 270 dépistages de stupéfiants".
Après la mort d'une lycéenne de 15 ans la semaine dernière, dans l'Eure-et-Loir, dans un accident de car au cours duquel vingt élèves ont été blessés, Bruno Retailleau avait demandé samedi aux préfets et aux responsables de la sécurité de procéder à "des opérations d'ampleur de contrôle" avec dépistage des conducteurs de transports scolaires.
Le chauffeur qui était au volant du car lors de l'accident mortel jeudi a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire après que des analyses sanguines ont confirmé qu'il avait consommé du cannabis.
Des contrôles également dans le département
Sur ces deux jours de contrôles, "49 conducteurs ont été testés positifs (44 aux stupéfiants et 5 à l'alcoolémie)".
En Guadeloupe, la Police nationale a également mené des contrôles des chauffeurs de bus. Ce mardi 4 février, une vingtaine de policiers était mobilisée pour mener des opérations de contrôle dans les secteurs de Baimbridge, aux Abymes et Edmond Bambuck, au Gosier.
Parmi les vérifications effectuées, des tests salivaires permettant de détecter d’éventuelles consommations de stupéfiants chez les conducteurs.
Le bilan de l’opération en Guadeloupe
Ce sont donc 15 bus qui ont été contrôlés, soit 15 chauffeurs soumis à des dépistages d’alcoolémie et/ou de stupéfiants. Tous les tests se sont révélés négatifs, indiquent les forces de l'ordre.
Seule mauvaise note, un chauffeur a dû être remplacé en raison d’un doute sur la validité de son permis, faute de justification immédiate de sa dernière visite médicale.
Poursuites et suspensions de permis
Les 49 chauffeurs testés positifs lors des opérations de contrôle lundi et mardi, ils font "tous l'objet de poursuites et d'une suspension de leur permis de conduite dans l'attente de leurs jugements", a affirmé Jean-Noël Buffet dans son communiqué. "Plusieurs ont été placés en garde à vue", a-t-il ajouté.
"Aucun enfant ne doit être amené à l'école par un chauffeur conduisant sous emprise de stupéfiants ou d'alcool. Notre politique sera très ferme, c'est celle de la tolérance zéro", a fait valoir le ministre.
Alors que ces opérations de contrôles étaient prévues pour durer une semaine, il a affirmé qu'elles allaient "se poursuivre dans les semaines à venir".
Le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot, a lui demandé aux entreprises de transport de faire des propositions "pour renforcer la sensibilisation, la prévention et les dépistages au sein de leurs organisations".
"Bien qu'elles soient mobilisées depuis longtemps, l'augmentation de la consommation de drogue dans toute la société exige une vigilance accrue", a-t-il ajouté.
Des délits en hausse
Selon les derniers chiffres de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière, en 2023, 126 828 délits liés à la conduite après usage de stupéfiants ont été recensés (+8,1 % par rapport à 2022, +158,1% par rapport à 2017). Parmi le presque million de dépistages de stupéfiants réalisés en 2023 (968 102 précisément), 13,7% étaient positifs.