Affaire Claude Jean-Pierre : Après 4 ans de procédure, les révélations de Médiapart ravivent l'espoir des proches

Un peu plus de 4 ans après le décès de Claude Jean-Pierre dit "Klodo", le journal d'information Mediapart dévoilait, ce lundi 10 mars, les conclusions des expertises médicales et mettait en lumière les incohérences relevées dans les déclarations des gendarmes impliqués.

Des révélations qui n'ont pas manqué de faire réagir la famille de Claude Jean-Pierre. Si elle reconnaît l'importance des éléments apportés par Médiapart, il ne s'agit pas de révélations pour les proches de Claude Jean-Pierre, la famille, en tant que partie civile, ayant accès à l'intégralité du dossier. 

Fatia Alcabélard, la fille du septuagénaire rappelle qu'elle était tenue par le secret de l'instruction mais que les informations publiées sont authentiques. 

Les éléments qui sont retranscrits dans l'article de Médiapart sont totalement véridiques. Cela va vraiment dans le sens de la vérité, de toutes les choses que nous avons avancé depuis le début de notre combat, le 3 décembre 2020. 

Fatia Alcabélard, fille de Claude Jean-Pierre

Parmi les éléments publiés, la retranscription de l'appel aux secours, bien que donnant plus de détails sur les circonstances de l'intervention des gendarmes, a particulièrement troublé la jeune femme. "On avait les images mais pas le son. La chose qui vient étayer les images, c'est le son, cette retranscription de l'appel au SDIS qui met la lumière sur les circonstances".

Fatia espère désormais que cet article relancera le dossier, laissé en suspens depuis près de deux ans : "Je reste dans l'attente de la réponse judiciaire que peut nous apporter aujourd'hui le Parquet, par rapport à tous ces éléments".

"On se demande s'il n'y a pas une volonté de faire traîner les choses"

Elle dénonce également la prise en charge de son père après l'extraction forcée du véhicule. 

Il y a une très mauvaise évaluation de la situation parce qu'au moment où mon père est laissé au sol après l'extraction, il est déjà tétraplégique. [...] Quand on voit qu'on a deux agents qui n'arrivent pas à évaluer correctement la situation, qui ne portent pas les premiers secours, on se demande s'il n'y a pas une volonté de faire traîner les choses. Et ça, ce n'est pas normal.

Fatia Alcabélard

Fatia se rappelle, l'annonce de la tétraplégie de son père, par les équipes médicales. Une annonce bouleversante. Imaginer son père, cet "homme très actif, hyperactif même" cloué dans un lit ou un fauteuil, lui brise le cœur. Une situation sans réelle explication de la part des autorités, regrette la fille de Klodo.

En quatre ans, différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer les blessures et le décès de Claude Jean-Pierre : un choc antérieur au contrôle des gendarmes, une faute des soignants. Mais pour Fatia Alcabélard la responsabilité est claire. 

Moi, je ne veux pas faire porter cette responsabilité ni au SDIS qui a porté secours à mon père, ni à l'équipe médicale en place au CHU qui a très bien géré le cas de mon papa. Les blessures constatées sont issues du choc sur le montant de la portière. C'est pour cela qu'il était dans cet état. Il n'y survivra pas. On connaît le résultat de ce contrôle. La responsabilité doit être portée par les personnes qui ont opéré ce contrôle. La faute, elle est là et pas ailleurs. 

Fatia Alcabélard

Cet article et ses révélations redonnent espoir à la famille, qui espère des nouvelles. 

Cela fait quasiment deux ans que le dossier est en standby. [...] Cela nous redonne espoir. Cela nous permet de relancer la machine. 

Fatia Alcabélard