Affaire du Bazar chinois : Il y a 17 ans, 8 personnes périssaient dans un incendie à Pointe-à-Pitre

Les pompiers ont mis 8 heures pour venir à bout de cet incendie. (Archives)
La ville de Pointe à Pitre rendra hommage aujourd’hui à Saïd Fadoul et René Robert Joigny, les héros de la rue Sadi Carnot. Ils avaient perdu la vie en tentant de sauver celle des autres, il y a 17 ans. L’incendie du bazar chinois a, au total, causé la mort de 8 personnes.

L’image est encore gravée dans toutes les mémoires…Celle de huit cercueils alignés dont un plus petit que les autres et tout blanc, au sein de la chapelle ardente. Ce sont les huit victimes de l’incendie du bazar chinois : une jeune étudiante de 25 ans, sa mère de 50 ans, un adolescent de 16 ans, un jeune voisin de 39 ans, une figure Pointoise de 65 ans, la patronne du bazar, son bébé de quelques mois et un commerçant bien connu de Pointe-à-Pitre.

Ce dernier avait trouvé la mort quelques jours plus tard en tentant de tous les sauver. Le drame s’était déroulé quelques jours avant Noël, en plein après-midi. La cause : une bande de jeunes, mécontents d’avoir été chassés du magasin où ils opéraient quelques menus larcins. Ils ont lancé, en représailles, un pétard à l’intérieur du local rempli de matière hautement inflammable. Le feu a pris en quelques secondes. Tous ceux qui étaient à l’intérieur, chalands comme commerçants, se sont retrouvés pris au piège des flammes, incapables de sortir du bazar devenu leur tombeau. Un commerçant a bien tenté de les sauver, gravement brûlé en traversant le mur de feu, il perdra à son tour la vie quelques jours plus tard.

Protagonistes directs et indirects condamnés par la justice

Quelques années plus tard, les protagonistes, directs ou indirects de ce dossier ont été condamnés par la justice. Au terme d’une longue procédure, c’est le volet judiciaire de la tragédie de l’inconscience qui s’est joué. Le gérant du bazar et le propriétaire du bâtiment ont été condamnés à 4 ans de prison avec sursis pour des manquements en matière de sécurité…

Le local ne disposait pas de sortie de secours notamment. Le maire de Pointe à Pitre de l’époque, Henri Bangou, a, lui, écopé de 2 ans de prison avec sursis là aussi pour des manquements dans la sécurité. Quant aux 4 mineurs âgés de 14 à 17 ans au moment des faits et directement impliqué dans le drame, c’est le tribunal pour enfants qui les a jugés. L’auteur principal, celui qui a lancé le pétard, a été reconnu coupable d’homicide involontaire et a été condamné à 2 ans de prison dont 18 mois ferme. Ses trois complices ont été condamnés à des peines de quelques mois de sursis. Depuis la tragédie du bazar chinois, la vente de pétard est très réglementée chez nous voire purement et simplement interdite en période de fêtes.