À Basse-Terre, vers un plan de lutte en faveur des "grands marginaux" ?

À Basse-Terre, le Centre communal d'action sociale a recensé, près de 20 personnes, dans une situation très fragile
On les appelle les "grands marginaux", ils sont le visage de la grande précarité. À Basse-Terre, le Centre communal d'action sociale (CCAS) a recensé, près de 20 personnes, dans une situation très fragile. Pour les services sociaux de la ville, leur prise en charge demeure difficile. La préfecture de Guadeloupe ainsi que la ville de Basse-Terre envisagent, ensemble un grand plan de lutte contre cette précarité.

Ils sont de plus en plus nombreux dans les rues de Basse-Terre : les "grands marginaux". À peine visibles parfois, par la population, et pourtant, ils sont bien là. Beaucoup errent dans le centre-ville, l'air hagard. Ce public en "décrochage social" est au cœur d'une réflexion menée par la préfecture de la Guadeloupe et la ville de Basse-Terre.

Patrick est sans domicile fixe. Plusieurs fois par semaine, il se rend au Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) Sianka, à Basse-Terre. L'homme a passé beaucoup de temps dans la rue. Désormais, il voudrait mettre fin à cette vie d’errance. Il a la volonté de s'en sortir et d'aller de l'avant.

Ici, on me donne à manger, de quoi me laver. J'aimerais bien avoir une chambre, une petite maison, avoir un endroit pour dormir pour éviter d'être dans la rue. J'aimerais trouver du travail aussi.

Patrick, sans domicile fixe

Selon le Centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville de Basse-Terre, près de 20 personnes vivent dans la grande précarité. "Nous sommes là justement pour qu'ils puissent avoir accès à ce qu'on appelle, les prestations primaires, à savoir, une douche, un petit-déjeuner, un déjeuner, une domiciliation. On essaie, en fonction des problématiques, d'avancer sur des situations, qui sont parfois très difficiles" explique Béatrice Jean-François, cheffe de service Sianka de Bas-du-Bourg, à Basse-Terre.

Une meilleure coordination

Autour de la table, pour penser ce plan de lutte en faveur des "grands marginaux", il y a les organismes sociaux comme le CCAS, la municipalité et les services de l'État. Tous, sont unanimes : il y a urgence à agir sur le territoire de la ville de Basse-Terre face à ce public complexe.
"Il nous faut trouver ensemble des solutions. Les partenaires sont là pour faire de la prévention, pour faire de la répression, parfois, pour savoir tendre la main à ce public qui peut apparaître comme étant gênant, mais qui est, lui-même, en souffrance" concède André Attala, le maire de Basse-Terre.

Florence Louis, la directrice du Centre communal d'action sociale de Basse-Terre, renchérit : "La question qu'il faut se poser est : quels sont les moyens que nous pouvons mettre ensemble pour avoir une meilleure coordination des aides, et pouvoir prévenir le risque de glissement de ces personnes vers la grande marginalité".

Le préfet de la Guadeloupe, devrait faire une annonce prochainement, pour accélérer et mettre en forme ce plan de lutte en faveur des "grands marginaux". Un projet d'hébergement de nuit, sur le territoire de la ville de Basse-Terre, est également à l'étude.

À revoir, le reportage de Thierry Philippe, diffusé dans le journal télévisé du mercredi 30 octobre :