Tout est parti d'une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. La scène se produit vendredi dernier, avenue Paul Lacavé à Basse-Terre. Un collégien Noé, 14 ans, s’échappe à toute vitesse de la voiture d’un homme. Il s'agit d'un parent d’élève dont le fils, Mathias, 12 ans, prétend être harcelé par Noé et ses camarades. On entend l’homme proféré des menaces à l’encontre de l’adolescent : « Je vais te retrouver, je vais te couper en deux » hurle-t-il. Les internautes réagissent vivement, stupéfaits par la scène filmée par un témoin.
Des plaintes sont déposées par les deux parties. La grand-mère de l'enfant se rend à la police après avoir vu la vidéo montrant son petit-fils Noé s'échappant de la voiture. Elle est auditionnée avec Noé.
- Le témoignage de la Grand-mère de Noé
- Le récit de Noé
- Le père sera jugé en correctionnelle en février 2025
Le père responsable d'avoir forcé Noé à monter dans sa voiture est placé en garde à vue. La qualification de "tentative d'enlèvement" n'est pas retenue. Le père d'élève est mis en examen pour "violence sur un mineur de 15 ans suivie d'une incapacité n'excédant pas 8 jours". Après examen médical, Noé a reçu un jour d'ITT. Le jugement de l'affaire est fixé en février 2025.
Le père d'élève reconnaît avoir "pété les plombs" et dit regretter ses menaces. Il témoigne.
- Une affaire de harcèlement scolaire à l'origine de l'histoire
Mathias, que nous avons également rencontré, est le fils du père d'élève fautif. L'enfant de 12 ans, actuellement en 5ème, est harcelé par plusieurs de ses camarades au sein du collège Joseph Pitat de Basse-Terre depuis son entrée en 6ème. Noé ferait partie de ces camarades qui en veulent à Mathias. Brimades, coups, isolement, les faits décrits par sa mère sont particulièrement graves. Elle affirme avoir été alertée par la CPE que son fils avait tenté de se jeter du 4ème étage.
- Le mutisme du collège et du rectorat
Ce n'est donc pas faute d'avoir alerté la communauté éducative. De multiples courriers ont été adressés à la direction du collège. Tous sont restés lettre morte.
Selon nos sources, la référente "harcèlement scolaire" de l'Académie de Guadeloupe aurait appelé la famille de Mathias au téléphone, regrettant de ne rien avoir su de ces faits de harcèlement. Alors une question se pose, pourquoi la direction du collège n'a-t-elle pas fait de signalement en temps et en heure au Rectorat ? Sollicités, ni le chef d’établissement, ni le rectorat n’ont souhaité s’exprimer sur cette affaire.
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Basse-Terre pour harcèlement scolaire.