La saison du melon bat son plein en Grande-Terre. Une saison difficile malgré la qualité des fruits. 50% de la production à l'export pourrait être perdue faute d’avion disponible. Avec un risque supplémentaire, que la filière soit emportée dans la tourmente de la crise sanitaire.
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Nous sommes à Campêche sur la commune d’Anse-Bertrand. Le jour vient à peine de se lever et déjà les premiers cueilleurs sont à l’ouvrage. Ce matin, ils vont récolter 5 tonnes sur cette parcelle. 5 tonnes de melons de la variété "charentais jaune".
Cueillette de melons à Campêche (Anse-Bertrand)
On écoute Germaine Renaison, responsable de la chaîne de conditionnement :
Melons à maturité. Parcelle de Gros Cap (Petit-Canal)
Il a donc fallu revoir à la baisse tous les plannings de récolte sur les 166 hectares. Conséquence, les producteurs ont été contraints d’abandonner des parcelles, comme ici à Gros Cap à Petit-Canal, deux hectares pourtant prolifiques.
On écoute Charles Leclerc, Directeur de production Caraïbes Melonniers :
On écoute Arielle Joachim, représentante de la société Aéro Cargo : En tout, ce sont 4 vols complémentaires qui vont permettre d’exporter 134 tonnes à destination de Rungis et qui sont pour partie financés par le Conseil Régional à hauteur de 350 000 euros.
Embarquement des 30 tonnes de melons en zone de fret. Aéroport Pôle Caraïbes
Mais pour l’heure, aucun autre appareil n’est disponible. L’urgence est d’abord sanitaire.
A défaut de pouvoir exporter toute sa production, Caraïbes Melonniers a choisi de faire des dons, par palettes entières, aux collectivités territoriales. Mais quelques palettes offertes ne changeront rien à la crise. Les producteurs en sont aujourd’hui à détruire leur propre production pour éviter un effondrement total de la filière. Des dizaine de milliers de melons écrasés sous les roues d’un tracteur.
Aujourd’hui, les producteurs de melon se disent très inquiets et mettent en garde. A défaut d’un soutien des pouvoirs publics, c’est toute la filière et ses 225 emplois directs qui pourraient disparaître. Une filière née ici, il y a 38 ans.
Cette année, les fruits sont particulièrement sucrés
Privilégier la qualité, ne garder que les meilleurs fruits, c’est aussi le leitmotiv de Germaine et de ses collègues sélectionneuses. Après avoir été lavé et brossé, chaque melon fait l’objet d’un examen minutieux qui décidera ou non de sa commercialisation.On écoute Germaine Renaison, responsable de la chaîne de conditionnement :
Le Covid-19 a complètement bouleversé la saison
L’épidémie a démarré alors que la saison venait tout juste de débuter. Cette année, les 28 producteurs, regroupés au sein de Caraïbes Melonniers, prévoyaient de récolter 3250 tonnes de melons, dont près de 70% destinés à l’export. Mais pour exporter, il faut des avions. Avant l’épidémie, les producteurs pouvait compter sur 5 vols quotidiens au départ de Pointe-à-Pitre. Depuis le 23 mars, il n’y a plus que 2 vols chaque semaine.On écoute Charles Leclerc, Directeur de production Caraïbes Melonniers :
Tout va dépendre de la disponibilité des avions
Aéroport Pôle Caraïbe. il est 5h du matin. Un avion est en attente sur le zone fret. 30 tonnes de melons doivent être embarquées à son bord. Cet appareil est l’un des 4 gros porteurs affrétés par l’organisation des producteurs.On écoute Arielle Joachim, représentante de la société Aéro Cargo : En tout, ce sont 4 vols complémentaires qui vont permettre d’exporter 134 tonnes à destination de Rungis et qui sont pour partie financés par le Conseil Régional à hauteur de 350 000 euros.
A défaut de pouvoir exporter toute sa production, Caraïbes Melonniers a choisi de faire des dons, par palettes entières, aux collectivités territoriales. Mais quelques palettes offertes ne changeront rien à la crise. Les producteurs en sont aujourd’hui à détruire leur propre production pour éviter un effondrement total de la filière. Des dizaine de milliers de melons écrasés sous les roues d’un tracteur.