Sur l’exploitation le Pré Vert, rien ne se perd, tout se récupère ! Les agriculteurs-éleveurs y produisent du fumier à base de paille et de déjections de cochons. On peut donc considérer que les porcins alimentent les plantes dont ils sont nourris. Un bel exemple d’économie circulaire !
Alexis Clément, 21 ans, est agriculteur et éleveur, spécialisé dans l’agroforesterie. Il œuvre au sein de l’exploitation familiale, le Pré Vert, au lieu-dit Birmingham, à Baie-Mahault, où sont associés des arbres, des cultures diverses et variées, ainsi que de l'élevage et une activité apicole.
Pas question, sur place, d’utiliser le moindre engrais chimique !
D’abord parce que ce serait contraire à la convention signée avec la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), dans le cadre des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), alors que les exploitants amorcent leur transition Bio.
Mais surtout, parce que les fertilisants industriels ne sont pas incontournables. Les Clément en sont convaincus et ils le démontrent au quotidien, en produisant eux-mêmes leur fumier, à base d’excréments de cochon et de paille.
Une porcherie synonyme d’usine de production d’engrais naturel
On est bien loin, au sein de cette exploitation, des porcheries odorantes dont les non-professionnels rechignent à s’approcher. Au Pré Vert, le parc à cochons ne dégage pas d’émanations nauséabondes.
La bonne idée des exploitants est de couvrir régulièrement les box de leurs protégés d’un lit végétal.
Mais leur but n’était pas prioritairement d’éviter les désagréments olfactifs.
Outre de fruits et légumes, les porcs se nourrissent aussi des feuillages régulièrement répartis pour couvrir leurs excréments : les herbes de Guinée, des feuilles de bananiers, des cocos secs, de la canne (entières pour les adultes et broyées pour les petits), etc. Ils les broient, en recrachent la paille, digèrent la partie ingérée et font leurs selles.
C’est l’amalgame de tout cela qui compose le fumier, un engrais parfaitement naturel, exclusivement organique !
Ce fumier se constitue par couches.
Au moins une fois par semaine, je gratte les excréments des cochons et je les mélange avec la paille sèche déjà dans leur parc, issue des déchets verts de l’exploitation qu’on leur a déjà donnés.
Les cochons aussi font leur travail : ils fouillent le parc, ils retournent la terre. Toutes ces manipulations contribuent à constituer le fumier, couche après couche.
Et on récupère le fumier tous les six mois.
Après grattage des box des cochons, les vers font leur travail d’affinage du compost obtenu.
L’engrais est alors réparti, par tas, sur l’exploitation, devant chaque parcelle à traiter.
L’utilisation de l’engrais de cochon
Ne reste plus qu’à nourrir la terre avec ce fumier, qui peut être incorporé de deux manières :
On peut semer le fumier sur les parcelles dont la terre a été retournée, puis retourner encore le tout, afin que le fumier soit mélangé à la terre.
Mais on peut aussi l’utiliser, après avoir planter. Dès lors, on peut en ajouter, de temps en temps, pour booster les cultures.
Ne restera plus qu’à récolter les produits sains obtenus.
Et, à nouveau, les déchets verts générés seront donnés aux cochons… un cycle respectueux de l’environnement, dans lequel chacun jour son rôle, dans l’intérêt commun.
Reportage vidéo : @Nadine Fadel - Février 2021