De la relative stabilité du premier tour au "dégagisme" du second tour

Le bilan de ces élections municipales et communautaires 1er et 2ème tours fait état d’un renouvellement avancé de la classe politique locale. Pourtant le 1er tour avait souligné une tendance à la stabilité. Que s’est-il passé entre ce 1er tour et le 2nd. Trois mois qui ont tout bouleversé.
Le « dégagisme », c’est bien le mot quand on fait le bilan de ces deux tours des municipales en Guadeloupe. Par rapport à 2014, dix-sept communes renouvellent leur confiance à la majorité déjà présente, 15 font table rase et offrent les clefs à une autre teinte politique.
Pourtant, au regard des résultats du premier tour de mars dernier, 22 étaient dans une tendance de maintien des maires en place. En trois mois, les électeurs de Pointe-à-Pitre, Capesterre Belle-Eau, Saint-François, Morne-à-l’Eau et Gourbeyre ont changé d’avis.
Plusieurs causes à cela :
- d’abord, l’action de la nouvelle majorité régionale qui imprime son influence du haut vers le bas. C’est une cause normale de diffusion politique d’une collectivité majeure. Et le président de région, Ary Chalus, a mouillé la chemise pour tenter d’imprimer sa marque sur le terrain.
- Il y a aussi des causes spécifiques. Le dossier de l’eau et ses conséquences sur les populations. Les principales victimes : Laurent Bernier et Joël Beaugendre.
- Ensuite les gestions politiques ou budgétaires jugées peu acceptables : Basse-Terre, Pointe-à-Pitre, Pointe-noire, Saint-Louis, Terre de Haut.
- Et enfin, il y a les équations personnelles des édiles qui ont déplu aux électeurs ou l’usure du pouvoir pour toutes les autres majorités non renouvelées.