La bronchiolite gagne du terrain en Guadeloupe et à Saint Martin

Nous sommes en pleine épidémie. Les cabinets médicaux de désemplissent pas. Mais depuis la semaine dernière, les parents doivent faire avec un avis de la Haute Autorité de Santé, défavorable à la Kinésithérapie respiratoire, l'une des solutions traditionnelles face à la brochiolite

 
Chaque semaine, le nombre de consultations dans les cabinets de médecins de ville, mais aussi au service des urgences pédiatrique du CHU, est en augmentation. Le dernier bulletin de surveillance de santé publique France vient de paraitre. Les indicateurs sont relativement élevés pour ces dernières semaines en Guadeloupe. Ainsi ce ne sont pas moins de 195 cas évocateurs de la maladie qui ont été enregistrés durant ces dernières semaines. A Saint Martin l’épidémie vient juste de commencer.
Infection virale respiratoire aiguë atteignant les bronchioles (petites bronches), la bronchiolite survient chez les nourrissons de moins de 2 ans. Elle se caractérise par un épisode de gêne respiratoire dont les signes sont une toux et une respiration rapide et sifflante.

Franck Aristide Guadeloupe La 1ère

La kinésithérapie respiratoire 


Ces dernières semaines, la Haute Autorité  de Santé a indiqué qu'elle ne recommande plus la kinésithérapie respiratoire en cas de bronchiolite chez le bébé. Elle estime en effet que les études n’ont pas apporté de preuve scientifique quant à l’efficacité de la kiné respiratoire, pourtant largement pratiquée en France, contre cette maladie respiratoire fréquente chez les nourrissons. Dans son rapport en date du 14 novembre 2019, elle souligne que : 

Les techniques de kinésithérapie respiratoire traditionnelles comme le clapping ou la vibration par exemple sont contre-indiquées.

Pour France Info, Pascale Mathieu, présidente de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes précise que :

Le rapport ne dit pas qu'il ne faut pas prescrire de soins de kiné. Le kiné, c'est l'interlocuteur de premier recours, celui qui va pouvoir voir l'enfant tous les jours, l'évaluer en permanence et éventuellement orienter vers les urgences... si on arrêtait cette prise en charge, il y aurait un recours massif aux urgences de parents très inquiets

Face à la bronchiolite de leur nouveau-né, les parents, et particulièrement les primo-parents, doivent surtout s'habituer à effectuer "le lavage de nez régulier et la surveillance des signes d'aggravation". Le lavage de nez est nécessaire pour que les bébés respirent car ils sont incapables de se moucher tout seuls. Pour évacuer la morve, il faut vider une dosette de sérum physiologique dans la narine du nourrisson couché sur le côté.

On retiendra cependant que, pour la Haute Autorité de Santé, la principale nouveauté des recommandations consiste à classer les cas selon trois niveaux de gravité, pour que les médecins puissent mieux orienter les petits patients :
- les formes légères ne nécessitent pas d'hospitalisation
- les formes modérées peuvent y aboutir au cas par cas
- les formes graves sont dirigées d'emblée vers l'hôpital


VOIR LE BILAN SUR UNE ANNEEBronchiolite : Bilan de la saison 2018-2019


La bronchiolite est très contagieuse. Le virus présent dans la salive et les sécrétions du nez est transmis :
* directement de personne à personne, par les sécrétions bronchiques (éternuements, postillons, toux, mouchage...) ou un contact entre personnes (baiser) ;
* indirectement, par l'intermédiaire des mains ou d'objets souillés par la salive (jouets, linges de toilette, aliments ou boissons contaminés...)