Selon les prévisions, 455 000 tonnes de cannes devraient être broyées, dont 200 000 tonnes de cannes renvoyées, celles restées sur pied l’an dernier.
La récolte doit impérativement être bouclée avant le 28 juin, date de l’arrêt programmé de la centrale thermique Albioma pour travaux.
Des NAO qui se poursuivent
Pour les organisations syndicales UGTG et CGTG, le démarrage de la campagne ne doit pas mettre fin aux négociations annuelles obligatoires entre syndicats d’ouvriers, Centre technique de la canne et du sucre (CTCS), patrons de sucreries et distilleries.
Une série d’assemblées générales s'est déroulée ce matin à Gardel, à Marie Galante, à l’usine de Bonne Mère, au centre technique de la canne et du sucre et à la distillerie Damoiseau. Pour Lucien Sapho, responsable du secteur agriculture de l’UGTG, il n'est pas question de ranger les revendications au placard. L'un des points de blocage, l'augmentation des salaires, voulue pas les syndicats qui mettent en avant le coût de la vie.
Les conditions météo, dans toutes les têtes
Toutefois, Martial Bisram, délégué élu au CSE, représentant syndical des travailleurs de l'usine de Gardel, prévient : les NAO ne doivent pas être un frein, un nouveau report n’est pas envisageable.
Les acteurs de la filière se disent confiants et optimistes... Après plusieurs années de conflits, notamment autour du prix de la canne, cette année, tous se félicitent d'avoir pu entamer cette récolte "tôt".
Seul élément qui pourrait jouer les trouble-fêtes, le temps. Sur le bord de la route, à Dubédou, Saint-François, Ritchy Karioua, exploitant agricole, assiste à la coupe des cannes de sa parcelle. S'il est plutôt satisfait de ce début de récolte, lui aussi s'inquiète des conditions météorologiques.
Nous sommes les premiers à couper sur le secteur de Saint-François. Donc là, ça sous-entend que la coupe a bien démarré. On a un beau temps, en espérant que cela dire parce que nous sommes confrontés à des intempéries.
Ritchy Karioua, exploitant agricole
En effet, les opérateurs de coupe ont dû jongler entre les parcelles, ce matin. Certaines, trop boueuses devront attendre...
Le ballet de camions chargés de cannes, a débuté, tôt, ce matin. Loin des allers-retours incessants au plus fort de la récolte.
Pour Axel Pillal, chauffeur de tracteur, premier à Gardel, ce lundi, pas d'inquiétude. "C'est toujours une récolte qui démarre timidement, mais à partir de demain ou jeudi, les opérateurs de coupe vont augmenter la cadence et l'usine sera au maximum", explique-t-il.
À mi-journée, une centaine de tonnes de cannes jonchaient la cour à cannes de Gardel. Loin des 1 500 tonnes qu'elle peut contenir.