EDITO. Manuel Valls qui pointe du doigt la grande distribution Outre-mer, un pas vers la fin de la vie chère ?

Manuel Valls ne mâche pas ses mots lors des questions au gouvernement sur la responsabilité de GBH dans le dossier de la vie chère. 22/01/2025
Les choses sont-elles en train de bouger au sommet de l‘Etat pour enfin en finir avec les lobbies qui actionnent les leviers de la vie chère en Outre-mer ? Le discours du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, la semaine dernière, laisse poindre des actions du gouvernement. À moins que les beaux discours ne soient pas suivis d’effets, comme souvent.

Transparence, justice, égalité, vérité doivent enfin s’imposer, parce qu’il y a un sentiment profond d’injustice.

Manuel Valls, ministre des Outre-mer

Voilà ce qu’a déclaré le ministre des Outre-mer à la tribune, lors des questions au gouvernement, mercredi dernier (22 janvier 2025). Interpellé par le député martiniquais Marcelin Nadeau, sur la responsabilité de la grande distribution dans la vie chère dans les territoires ultramarins et interrogé sur les actions que le gouvernement compte entreprendre pour lutter contre et sanctionner les responsables, Manuel Valls n’a pas mâché ses mots.
Le numéro 3 du gouvernement Bayrou a même évoqué "des grands groupes et un grand groupe jouant un rôle d’étouffement de l’économie et du pouvoir d’achat", ajoutant "la nécessité pour l’Etat d’enfin jouer son rôle protecteur… Parce qu’il y a urgence".

Dès le lendemain, à l’occasion du vote des mesures d’urgence, justement, contre la vie chère à l’Assemblée nationale, Manuel Valls est revenu à la charge, faisant état cette fois des pressions qu’il avait lui-même subies, depuis sa première prise de parole sur la question.

Il y a dans les pratiques économiques des relents de colonialisme. En évoquant, hier, ces sujets, j’ai vu d’ailleurs comment les lobbies aujourd’hui sont en train de réagir. Je vois bien qu’on veut m’empêcher d’agir. Ce n’est pas nouveau. Et bien ensemble nous serons plus forts, pour faire face à cette volonté de ne pas réformer.

Manuel Valls, ministre des Outre-mer

La grande distribution en Outre-mer et ses méthodes ont donc été pointées publiquement du doigt par le gouvernement, sans pour autant faire preuve de grande naïveté, au moins dans le verbe. C’est tout de même comme si quelque chose était en train de bouger, après des décennies d’immobilisme.

Et, d’ailleurs, dès le lendemain, le quotidien "La Lettre" publiait un article au titre très explicite : "Dans la tourmente aux Antilles, le groupe Bernard Hayot renonce à racheter la branche Outre-mer de Sonepar". Depuis plusieurs mois, GBH était en effet en négociation pour intégrer un nouveau juteux secteur ; celui du matériel électrique ultramarin.

Pression populaire depuis plusieurs semaines, voire plusieurs années, plaintes par centaines depuis quelques jours, poids des réseaux sociaux, pression politique aujourd’hui publiquement affichées... la donne serait-elle en train de changer ?
C’est désormais le temps qui prouvera si les promesses n’engagent toujours que ceux qui y croient…

À LIRE AUSSI :