Dans le centre-ville de Pointe-à-Pitre, à l’endroit même où est tombé Kimaël Ouikede, des dizaines de personnes se sont recueillies, ce samedi 25 janvier 2025. Des gerbes de fleurs ont été déposées sur les lieux de l’agression du jeune garçon.
Cette halte était prévue dans le cadre d’une marche blanche visant à dire "Stop à la violence" qui gangrène le département.
"Stop à la violence" !!!
Le cortège est parti à 8h00 du rond-point du boulevard Gerty Archimède (au pied du morne de Grand-Camp), a remonté le boulevard Légitimus, est entré à la rue Frébault, a traversé la rue Peynier, puis la rue Léonard, pour finir au niveau du kiosque de la place de la Victoire, où un village de sensibilisation à la sécurité a été installé.
Les visages étaient fermés. Parmi les participants, il y avait plusieurs jeunes, ainsi que des élus, dont le député européen Rody Tolassy et le maire de Pointe-à-Pitre Harry Durimel.
Seul le son de conques à lambi résonnait, jusqu’à ce que les marcheurs chantent en hommage à Kimaël : "Élwa [Kimaël] ou ka voyajé".
On espère que le carnaval sera un moment de répit, un moment d’allégresse, un moment de joie, un moment d’amour, de paix, voilà ! Et c’est ce message qu’on veut faire passer !
Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre
Un adolescent mort, une famille et des proches meurtris
Kimaël avait 16 ans. Vers 22h30, le dimanche 12 janvier, en marge d’un défilé carnavalesque, il a été poignardé plusieurs fois, en pleine rue Frebault et a été poursuivi par ses assaillants jusque dans un commerce où il avait trouvé refuge. Il a succombé à ses blessures, la nuit suivante, à l’hôpital.
Les obsèques de l’adolescent ont eu lieu jeudi, à Saint-Louis de Marie-Galante. Sa mère n’a pas eu la force d’entrer dans l’église, aux côtés du corps de son fils reposant dans un cercueil.
Aujourd’hui, Brigitte Ouikede est décidée à contribuer aux actions de lutte contre la violence ; les drames qui en découlent génèrent trop de souffrances, pour les victimes et leurs proches.
J’appelle les jeunes à s’amuser et à ne pas rentrer dans la violence. Les parents, prenez vos responsabilités. J’envoie aussi un appel aux élus de la Guadeloupe, pour qu’ils puissent faire le travail nécessaire, pour que demain, on n’entende plus jamais qu’un autre jeune est tombé. Le gouvernement, faites votre travail correctement ! là, j’attends la justice pour mon fils et je veux que ces jeunes-là soient punis pour ce qu’ils ont fait !
Brigitte Ouikede, mère de Kimaël