Le "happy slapping" ou "vidéo agression" : quand le sordide s'expose

Depuis hier soir, une vidéo du chanteur Cocolo se faisant brutaliser circule. Cette pratique, "happy slapping" qui consiste à filmer avec un téléphone portable une scène de violence dans le but de diffuser sur internet est aujourd'hui sévèrement punie par la loi. Le partage est également sanctionné.
Les vidéos du chanteur Cocolo se sont multipliées sur la toile, ces dernières semaines. Jeune homme désoeuvré, de Mortenol, à Pointe-à-Pitre, il s'est fait connaître grâce à la musique. Ses interprétations appréciées ou non ont engendré un buzz qui l'a propulsé en tête du classement "Musique du monde" sur Itunes.

Mais depuis hier soir, c'est pour une toute autre raison qu'on parle de lui.

Cocolo, nouvelle victime de "happy slapping"

Une vidéo où il se fait humilier et frapper circule sur les réseaux sociaux. Il s'agit du "happy slapping". 
Selon le ministère de l'Intérieur, c'est la pratique qui consiste à filmer à l'aide de son téléphone portable, une scène de violence subie par une personne dans le but de diffuser la vidéo sur internet et les réseaux sociaux.
Cette vidéo dérange, révolte, d'autant plus que, Cocolo, comme toutes les autres victimes sont exposés à une violence gratuite. Ici, on lui reproche d'avoir chanté avec d'autres artistes d'une autre commune... Le jeune homme semble sans défense face aux invectives et aux coups. 
Un acte répréhensible trop souvent banalisé sur internet.
La vidéo en question a choqué de nombreuses personnes qui ont réagi sur les réseaux sociaux. 

Tous coupables

Cette "mode" qui prend de plus en plus d'ampleur, a été observée dès 2005, en Angleterre. L'une des premières vidéos de ce type apparaît en France en 2006, avec l'agression filmée d'une enseignante d'un lycée des Yvelines. Mais aujourd'hui, ces vidéos sont légion sur les réseaux sociaux. Leur partage aussi.
Dans ces scènes filmées, les protagonistes sont tous coupables : ceux qui commettent les violences, ceux qui les filment, et ceux qui les diffusent.
Ainsi, le "happy slapping" est sanctionné comme un "acte de complicité des atteintes volontaires à l'intégrité de la personne" et le fait de filmer est autant répréhensible que le fait de commettre les violences elles-mêmes.

Des actes lourdement sanctionnés

Le fait de diffuser la vidéo d'une agression violente est une infraction dont l'auteur peut être condamné à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.

 

Que faire si vous faites face à une scène de "happy slapping" ?
- Ne jamais y participer ! Si vous faites face à une agression filmée ou à des images d'agression, surtout vous ne devez pas y prendre part. Il faut impérativement en parler à un adulte.
- Essayez d’empêcher l'agression en prévenant d'autres personnes (adultes, police, etc...).
- En cas d'urgence, composez le 17 ou le 112 avec votre portable, c'est bien plus intelligent que de filmer.
- Si vous êtes confronté à une vidéo de violence sur internet, ayez le réflexe PHAROS : www.internet-signalement.gouv.fr