La Guadeloupe manque cruellement de médecins spécialistes et particulièrement de chirurgiens-dentistes selon l'ARS

Dr Sylvain Riquet, chirurgien dentiste vacataire au Centre hospitalier Sainte-Marie de Marie-Galante
L’agence régionale de santé de la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy a fait un état des lieux de l’accès aux soins en matière de chirurgie dentaire pour la Guadeloupe. L’ARS a déterminé les zones où il y a une insuffisance voire des difficultés pour les patients d’avoir accès à un professionnel et aussi les zones qui sont particulièrement dotées dans cette spécialité. L’archipel est particulièrement en manque de chirurgiens-dentistes.

Selon l’Orsag, l’Observatoire régional de la santé en Guadeloupe, en 2022, le département se classait au 7e rang pour les spécialistes installés en libéral, avec 68 spécialistes pour 100 000 habitants, contre 94 dans l’Hexagone. Les praticiens sont de plus en plus âgés sur l'archipel : 63% des spécialistes libéraux avaient plus de 55 ans en 2021.
Pour la médecine générale, toujours selon l’Orsag, l’archipel occupait le 4e rang des régions les plus mal dotées, par rapport à la densité du territoire. 87 praticiens pour 100 000 habitants contre 99 pour 100 000 dans l’Hexagone.

Plus de deux tiers de l’archipel sont classés en zone très sous-dotées en chirurgiens-dentistes. 22 communes sont classées dans cette catégorie. On y retrouve Anse-Bertrand, Baillif, Basse-Terre, Petit-Canal, Pointe-Noire, Vieux-Habitants.

La Guadeloupe est divisée en 4 catégories. Les zones très sous-dotées, les zones sous-dotées, les zones intermédiaires et enfin les zones très dotées.

À première vue, il n’y a pas vraiment d’explications sur le choix d’installation de ces spécialistes. Le critère de la densité de population ne semble pas opérer, puisque des communes comme Basse-Terre, Capesterre Belle-Eau, le Moule sont très sous-dotées.

Trois communes sont dans la catégorie des "sous-dotées" : Sainte-Anne, Morne-à-l’Eau, Petit-Bourg. Quatre sont en catégorie "intermédiaire" : Gosier, Lamentin, les Abymes et Saint-François.

Trois communes sont très dotées, Baie-Mahault, Pointe-à-Pitre et, surprise : Terre-de-Haut.

L’Agence régionale de santé a utilisé plusieurs critères pour établir ces zonages : l’accessibilité à un professionnel de santé, la caractéristique de la population ou encore le nombre de professionnels de santé, leur âge et leur activité.

Une catégorisation qui permet de déterminer l’offre de soins et les déserts médicaux dans une région donnée, de définir la politique des aides au maintien et à l’installation des praticiens.