Le Gecko nain, une espèce venue d'Asie qui menace la biodiversité guadeloupéenne

Gecko nain
Un article scientifique tire la sonnette d’alarme sur l’expansion d’une espèce invasive en Guadeloupe, le Gecko nain, (Lepidodactylus lugubris). Il est paru en décembre dernier dans la revue "Bio Invasions Records". Cet article montre que l’espèce, observée pour la première fois en Guadeloupe en 2010 et originaire d’Asie du Sud et des îles du Pacifique, est maintenant présente sur une partie importante du territoire, notamment en Grande-Terre.

Le gecko nain ou - pour les intimes - Lepidodactylus lugubris est un reptile qui ne fait pas plus de 10 cm à l’âge adulte. Le corps est généralement de couleur marron-crème.

En 2022, des chercheurs le retrouvent sur 160 sites répartis sur l’ensemble de la Guadeloupe, aussi bien en zones urbaines, périurbaines que dans des milieux naturels. Le gecko nain est donc capable de coloniser des habitats très divers. Mais sa première particularité est de se reproduire à grande vitesse. Il a un mode de reproduction parthénogénétique : les femelles n’ont pas besoin des mâles pour se reproduire. Elles produisent des œufs non fécondés. Et de ces œufs émergeront des clones génétiquement identiques à la femelle.

Fécondité élevée, très fort potentiel de colonisation, les ingrédients sont réunis pour favoriser une expansion rapide. Et ce n’est pas tout : les œufs de geckos nains sont capables de résister à l’eau salée et à la sécheresse.

Des études supplémentaires sont nécessaires pour à savoir si l’expansion de ce gecko nain peut être freinée par les interactions avec d’autres espèces, avec le gecko des maisons par exemple, présent depuis plus longtemps en Guadeloupe.

L’ONG "Caribaea Initiative" estime que, comme pour toute espèce envahissante, il faut s’attendre à des atteintes à la biodiversité locale si aucune mesure n’est prise pour contrôler la prolifération du gecko nain.