"Ma tenue n'est pas une invitation" : en Guadeloupe, une campagne de prévention dit stop aux violences sexuelles pendant le carnaval

Le carnaval : vecteur de lutte contre les violences sexuelles ©Lydia Quérin et Christian Danquin - Guadeloupe la 1ère
Alors que le carnaval bat son plein, la période est sensible et propice aux comportements déplacés. #Stopauxviolencessexuelles est une campagne de prévention lancée notamment par la préfecture de Guadeloupe sur les réseaux sociaux. Et elle cartonne ! Un costume de carnaval n'est pas une invitation et n'implique pas le consentement.

Le dimanche 19 octobre 2025, le groupe VIM défile dans les rues de Pointe-à-Pitre. La musique bat son plein et les danseuses en tenue rouge et bleu sont en rythme. Des tenues que certains jugent parfois osées. Mais qu’en pensent les principales concernées ?

Le carnaval c’est un moment de partage, un moment pou moun pran pié a yo. Moi, j'aime le carnaval. J’aime m’habiller sexy, ça ne veut pas dire que tout est permis.

Nathalie Lutin, membre du groupe VIM

Au commissariat de Pointe-à-Pitre, cette semaine-là, un petit groupe se félicite de l’engouement autour de la dernière campagne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Au commissariat de Pointe-à-Pitre on travaille aussi sur la prévention des violences sexuelles

"Ma tenue n’est pas une invitation !" Des mots très explicites, pour ce projet conçu avec la Préfecture de Guadeloupe.

Voilà plusieurs années que l’association Femmes et Police œuvre pour le respect de l’intégrité d’autrui. La brigadière cheffe Natacha Nestor en est la Présidente. Elle est aussi responsable de l'aide aux victimes à la Police Nationale de Guadeloupe.

Mon travail consiste à faire de la prévention auprès de la population et de profiter d'événement, comme le carnaval justement , pour sensibiliser les femmes, les hommes, les enfants sur des faits de violences. Cette année, il y a déjà des situations qui sont déplorables.

Natacha Nestor, Responsable de l’aide aux victimes à la Police Nationale de Guadeloupe

"L’habit ne fait pas le consentement", "Mon costume, mon choix, mon respect", autant de formules pour que le carnaval demeure un espace de liberté.

En période de carnaval, en Guadeloupe, les violences sexuelles augmentent de 20 à 30%

Car les chiffres donnent le tournis. De fait, en période carnavalesque, les violences sexuelles augmentent de 20 à 30%.

Il va falloir effectivement qu’on prenne conscience que collectivement notre carnaval doit bien se passer. C'est une campagne qui a été beaucoup relayée, beaucoup vue, beaucoup commentée. Je suis heureux de son impact important.

Xavier Lefort, préfet de Guadeloupe

Tout acte sexuel commis avec violence, contrainte, menace ou surprise est sévèrement puni par la loi.

Alors pour que la fête soit belle, soyons respectueux.