Elle avait obtenu gain de cause au tribunal administratif de la Guadeloupe qui avait annulé la suppression des deux unités d'urgence fonctionnelles "urgences cardiologiques" et "post urgences cardiologiques" comme le souhaitait le CHUG. Ce dernier se trouve donc justifié par le Conseil d'Etat.
C'est un bras de fer qui dure depuis plusieurs mois et qui a pour enjeu la prise en charge des patients de la cardiologie du CHUG. On devrait d'ailleurs dire "des services de cardiologie" du CHUG puisque c'est bien là l'objet du conflit.
D'un côté, le Dr. Mona Hédreville. Elle est à l'origine de ces deux structures complémentaires qui ont été, dès leur lancement, un vrai atout pour la prise en charge en urgence et le suivi des patients cardiopathes. Des patients, qui n'ont d'ailleurs pas manqué de lui manifester leur soutien.
De l'autre, la direction du CHUG et son service de cardiologie. Après la restructuration du service et sa réorganisation, ils estiment aujourd'hui que les deux unités de Mona Hédreville font double emploi avec l'offre de soin du service cardiologie. La direction souhaite donc fermer ces unités et réaffecter Mona Hédreville au sein du Service.
Voir : Les urgences cardiaques au cœur d'un nouveau conflit au CHUG
Première manche pour Mona Hédreville
La décision de fermeture des deux unités ayant été prise formellement en novembre 2020, le Dr. Mona Hédreville a attaqué cette décision devant le tribunal administratif. L'instance judiciaire lui a donné raison en ordonnant le 24 décembre dernier, la suspension de l’exécution des décisions des 16 et 25 novembre 2020 du directeur général du centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe et en enjoignant
le centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe de mettre en œuvre les moyens humains et matériels permettant à Mme Hédreville d’exercer ses fonctions, conformément à son statut et aux responsabilités qui lui sont confiées et de mettre en place une organisation permettant à la requérante ne plus se trouver de quelque manière sous l’autorité de M. Larifla dans un délai de quinze jours.
Voir : Le tribunal administratif tranche en faveur de Mona Hédreville dans le conflit qui l'oppose au CHU
Deuxième manche pour la direction du CHUG
La direction du CHUG a donc décidé d'attaquer l'ordonnance du tribunal administratif de la Guadeloupe devant le Conseil d'Etat. Après avoir entendu toutes les parties, dans son ordonnance en date de ce jour, 26 janvier 2021, le Conseil d'Etat dit, en substance, que :
la décision de supprimer les unités fonctionnelles dont Mme Hédreville est responsable et la décision corrélative de la réintégrer au sein du service de cardiologie est de nature à améliorer l’organisation des soins au sein du centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe, que ces deux décisions ont été prises, conformément aux dispositions citées ci-dessus de l’article R. 6146-5 du code de la santé publique et ne constituent pas, en conséquence, des faits de harcèlement moral, la compétence professionnelle de Mme Hédreville n’ayant, au demeurant, nullement été mise en cause à leur occasion.
De fait, le Conseil d'Etat a donc décidé d'annuler l’ordonnance du 24 décembre 2020 du juge des référés du tribunal administratif de la Guadeloupe
Le CHUG peut désormais poursuivre la réorganisation de son service de cardiologie comme il l'avait souhaité.