Plan chlordécone IV : où en est la lutte contre la contamination en Guadeloupe et en Martinique ?

Le Chlordécone a été utilisé pour lutter contre le charançon, dans les bananeraies, de 1972 à 1993.
Lancé en 2021, le plan Chlordécone IV qui court jusqu’en 2027, doit permettre de trouver des solutions concrètes pour sortir du risque lié au chlordécone en Guadeloupe et en Martinique. En 2023, le budget a été réévalué, passant à 130 millions d’euros contre 92 au départ. Entre 2021 et 2023, plus de 35 millions d’euros de crédits publics ont déjà été engagés.

Les réalisations les plus visibles de ce plan restent les analyses gratuites de chlordécone dans le sang. La chlordéconémie est proposée en Guadeloupe et en Martinique par les agences de santé.

Fin 2023, plus de 28 000 dosages ont été réalisés, et plus de 350 professionnels de santé ont été formés.

Pour réduire l’exposition alimentaire au chlordécone, le plan prévoit un accompagnement gratuit sans tourner le dos aux produits locaux. Plus de 2 000 personnes ont intégré les programmes d’accompagnement personnalisé mis en place, essentiellement en Martinique.

Les contrôles alimentaires ont été renforcés depuis 2021. Pour les deux régions, le taux de conformité est de plus de 95 % depuis 2017. Quant à l’eau, depuis 2023, le surcoût du traitement de l’eau potable engendré par la pollution au chlordécone est pris en charge par l’État.

Côté agriculture, le plan a permis la mise en place d’analyses de sols gratuites et des conseils aux agriculteurs. Plus de 300 éleveurs de bovins ont été accompagnés pour sécuriser leur production, et depuis le 1er janvier 2024, ils peuvent bénéficier d’une aide allant de 160 à 200 euros pour tout animal abattu.

Pour la filière pêche, une aide financière a été mise en place depuis 2022.

Côté indemnisation, depuis juin 2024, sur 181 dossiers complets reçus, 137 accords ont été prononcés, dont 84 indemnisations versées sous forme d’une rente à vie.

Le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides est désormais opérationnel via la création d’un tableau de pathologies professionnelles depuis 2021.

Enfin, grâce à ce plan chlordécone IV, des crédits ont été alloués à la recherche. Des travaux sont menés, notamment sur la dépollution des sols.

Cette stratégie chlordécone s’inscrit dans la durée et, au vu de l’étendue de la contamination en Guadeloupe et en Martinique, la route est encore longue. Ce plan doit permettre une meilleure connaissance des dispositifs déployés, un déploiement accru des aides financières pour les pêcheurs et les agriculteurs, ainsi qu’un renforcement des infrastructures de soins pour lutter contre les maladies liées à cette contamination au chlordécone.