C'était la deuxième fermeture cette année en raison de la violence des gangs.
Les compagnies aériennes évaluent encore la situation
Les soldats et la police, soutenus par la police kenyane en charge de la mission soutenue par l'ONU pour réprimer la violence, ont renforcé la sécurité dans la région et un vol d'essai a réussi, a déclaré le gouvernement haïtien dans un communiqué.
"La reprise des vols commerciaux marque un tournant pour l’économie haïtienne", a déclaré le bureau du Premier ministre.
Cependant, il n'y avait aucun vol ni aucun passager mercredi après-midi, la police lourdement armée ayant installé des points de contrôle près de l'aéroport et arrêté les transports publics.
L'aéroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince a fermé ses portes à la mi-novembre après que des gangs ont ouvert le feu sur un vol de Spirit Airlines qui s'apprêtait à atterrir, touchant un agent de bord qui a été légèrement blessé.
D'autres avions commerciaux ont reçu des impacts de balle ce jour-là, incitant Spirit, JetBlue et American Airlines à annuler leurs vols vers Haïti. Un jour plus tard, la Federal Aviation Administration a interdit aux compagnies aériennes américaines de voler vers le pays pendant 30 jours.
L'aéroport de Port-au-Prince a été fermé pendant près de trois mois au début de cette année après que des gangs ont lancé des attaques coordonnées contre des infrastructures clés du gouvernement à partir de fin février. Les gangs contrôlent désormais environ 85 % du capital.
Il n’était pas clair dans l’immédiat quels vols reprendraient mercredi. L’interdiction de la FAA est en vigueur jusqu’à jeudi.
Les compagnies restent prudentes. Elles n'ont pas encore annoncé la reprise de leurs vols, préférant surveiller la situation avant d'envisager un retour sur le sol haïtien.
Au cours du mois dernier, le seul aéroport international opérationnel en Haïti était celui de la ville côtière du nord de Cap-Haïtien, mais s'y rendre par voie terrestre est dangereux car des gangs contrôlent les principales routes menant à Port-au-Prince et sont connus pour ouvrant le feu sur les transports publics.
MSF de retour à Port-au-Prince
Signe d'une accalmie précaire, l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a également annoncé ce mercredi "la reprise partielle" de ses activités médicales à Port-au-Prince, après 22 jours de suspension à la suite de "graves menaces" des forces de police, dans le pays.
"La reprise est rendue possible grâce à un dialogue constructif avec les parties prenantes, qui a conduit à l'engagement des autorités auprès d'MSF pour garantir le respect de nos équipes et de notre mission médicale", écrit, dans ce communiqué, l'ONG.
"Le transport de patients en ambulance et les services de l'hôpital de Turgeau restent suspendus jusqu'à nouvel ordre, compte tenu de l'instabilité sécuritaire actuelle", prévient néanmoins MSF.
La reprise des activités concerne trois hôpitaux et une clinique de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, précise l'ONG.
"Ces trois dernières semaines ont été particulièrement douloureuses", explique Jean-Marc Biquet, le chef de mission de MSF en Haïti.
"Nous avons dû suspendre l'admission de nouveaux patients tout en sachant que de nombreuses personnes n'avaient pas accès aux soins dont elles avaient désespérément besoin", poursuit-il dans le communiqué de l'ONG.
Quelque 5 000 personnes auraient été tuées en Haïti cette année, dont plus de 100 lors d'un récent massacre dans une communauté contrôlée par des gangs à Port-au-Prince.