"C’est l'avenir de nos commerces, de notre sécurité et de tout le centre-ville qui est en jeu". Des mots qui traduisent l'inquiétude mais aussi la colère des commerçants de Marigot, à Saint-Martin.
Ils en ont assez d’attendre des mesures pour que la Marina Royale, et avec elle tout le centre-ville retrouvent leur vitalité économique.
Dans une lettre ouverte, ils dénoncent également le climat d'insécurité ambiant.
Ce jeudi matin, ils ont marché vers la Collectivité pour dire leur lassitude aux élus, exigeant des mesures rapides. Un rendez-vous a été fixé à samedi matin.
Montée de l'insécurité
Le constat des commerçants est criant. En l’espace de deux semaines, six agressions et sept braquages ont été recensés à Marigot, rapportent-ils. Des commerces, des touristes, des habitants sont pris pour cible.
Le 14 février, deux restaurants ont été attaqués en plein service. "Ces chiffres sont bien plus qu’une statistique", énonce la lettre ouverte de l’AEC.
Derrière, il y a des visages, des familles, des salariés qui n’osent plus rentrer tard chez eux. Des commerçants qui ferment plus tôt, qui perdent espoir, qui songent à partir. Cette insécurité nous vole nos nuits, nos revenus, notre dignité.
Lettre ouverte de l'association des commerçants et restaurateurs de Marigot
Mais ce problème dépasse le cadre des commerces, selon l'association. Avec la désertion du centre-ville, c’est l’économie de l'île qui est impactée, avertit-elle. Moins de visiteurs, moins d’investisseurs, une baisse de la Taxe Générale sur le Chiffre d’Affaires (TGCA), et des conséquences pour la collectivité.
Les commerçants réclament des mesures rapides
Les commerçants demandent des actions concrètes et immédiates.
Ils réclament, en priorité, un renforcement de la sécurité et de la présence des forces de l’ordre, avec des rondes régulières. Ils demandent également la mise en service effective des caméras de surveillance, ainsi que la mise en place d’un plan de riposte en cas d’agression.
De plus, les commerçants exigent des clarifications sur le projet de Délégation de Service Public (DSP) concernant la Marina Royale.
Enfin, ils appellent à une amélioration immédiate du cadre de vie. L'éclairage public, la propreté des rues et l'entretien régulier de l’espace urbain doivent être des priorités, selon eux.
"Nous, on veut être à la table des négociations", explique Yann Lecam, président de l’AEC.
Ce samedi, à 10 heures, les professionnels ont rendez-vous avec la Collectivité.