La famille monoparentale est un modèle loin d’être marginal en Guadeloupe. Selon cette dernière enquête de l’Insee, un enfant sur deux, dans le département, vit au sein de ce modèle familial dès sa première année.
Souvent la mère, selon une proportion stable tout au long de l'enfance, la structure familiale variant peu avec l’âge des enfants.
En comparaison, dans l’Hexagone, la monoparentalité devient plus fréquente avec l’âge des enfants, en raison des séparations au fil des années. L'étude indique que la résidence alternée, où l’enfant partage son temps de résidence de manière équilibrée entre ses deux parents, est extrêmement rare en Guadeloupe. Elle ne concernant qu’1 % des enfants dans cette situation, contre 10 % en France hexagonale.
Ce chiffre souligne le poids des mères comme parent principal parfois seul parent, une tendance nettement marquée dans l’archipel.
Des familles plus petites
En Guadeloupe, la taille moyenne des fratries est inférieure à celle de l’Hexagone. Avec une taille moyenne de 1,8 enfant par famille, la proportion d’enfants uniques atteint 27 %, contre 20 % Outre-atlantique.
À l’inverse, la part des enfants vivant avec des frères et sœurs est moindre dans la région qu’au niveau national : 42 % des enfants vivent dans une fratrie de deux enfants, les 31 % restants grandissent dans des familles avec trois enfants ou plus en Guadeloupe contre respectivement 45 % et 35 % pour l’Hexagone.
Les familles recomposées, bien que minoritaires, comptent en moyenne davantage d’enfants (2,3 en Guadeloupe contre 2,4 en Hexagone).
L'influence du niveau d'études
Le niveau de diplôme de la personne de référence influence aussi les conditions de vie des enfants. En Guadeloupe, 46 % des enfants vivent dans une famille où la personne de référence n’a pas le baccalauréat, une proportion plus élevée qu’en France hexagonale (39 %). Cette tendance est particulièrement marquée dans les familles recomposées et monoparentales.
Les mères peu diplômées sont souvent à la tête de familles recomposées, tandis que les femmes diplômées du supérieur sont plus susceptibles de rester monoparentales. Cela pourrait s’expliquer en partie par le fait que les mères peu diplômées sont plus enclines à reformer un couple, tandis que les femmes les plus diplômées peuvent davantage choisir d’élever leurs enfants sans soutien conjugal, leur carrière professionnelle leur permettant de jouir d’une plus grande autonomie financière.
Des enfants parfois plus exposés à la précarité
Les enfants de familles monoparentales sont particulièrement exposés à la précarité, détaille l'enquête de l'Insee. Moins de la moitié d’entre eux (49 %) vivent avec un parent en emploi, contre 70 % en France hexagonale.
Cette situation s’explique en partie par les contraintes liées à la garde des enfants, mais aussi par un marché de l’emploi local moins favorable. En effet, en 2021, le taux d’emploi en Guadeloupe est inférieur de 16 points à celui de la France hexagonale (52 % contre 68 %).