Le marché des matières premières agricoles connaît depuis plusieurs mois une nouvelle phase spéculative sur des produits de consommation courante comme le chocolat ou le café.
Pour comprendre, nous sommes allés à Vieux habitants chez l’un des sept torréfacteurs de Guadeloupe. Chaque matin, en arrivant au bureau, Philippe Chaulet, gérant du café Chaulet, démarre sa journée en vérifiant les cours du café à la bourse de New York. Or depuis un an, le prix de la livre d’Arabica a plus que doublé.
Plutôt calme hier matin, le marché de l’arabica s’est embrasé l’après-midi pour monter de 2 760 pts (6 %) l’après-midi avec des achats en panique des spéculateurs. Des perspectives d’un climat à venir chaud et sec au Brésil semble avoir généré ce mouvement.
Un importateur de cafés le 11/02/2025
La hausse du café a gagné le cacao
Et on retrouve cette même tendance pour le cours du cacao. En un an, le prix de la tonne de fèves, à la Bourse de Londres, a fortement évolué, soit une progression de 67%.
Et cette hausse a déjà produit ses premiers effets. Nous sommes à Petit Bourg, dans l’atelier de Anne Solène Petrelluzzi. Cette artisane chocolatière a été contrainte d’augmenter le prix de ces créations. Conséquence, le niveau de ses ventes a baissé en 2024. Et 2025 s’annonce pour le moins problématique.
On vit une période compliquée avec une hausse des prix de l'alimentaire en général. J'avoue que je n'ai pas envie de me projeter, j'avance un pied devant l'autre.
Anne Solène Petrelluzzi
La Guadeloupe productrice et exportatrice en 1945
L'ironie de cette histoire est que la Guadeloupe a été longtemps, non seulement productrice mais également exportatrice de ces matières premières agricoles. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la Guadeloupe exportait jusqu'à 540 tonnes de café et 230 tonnes de cacao.
Bref, il serait temps de s'y remettre, d'autant que le café de Guadeloupe est toujours considéré par les spécialistes, comme l'un, sinon le meilleur café au monde.