Loi Peillon : où s’en vont nos mercredis ?

La rentrée à Saint-Laurent du Maroni
La réforme des rythmes scolaires adoptée par 5 communes de Guyane fait encore débat. Sauf que les grands absents de cette discussion sont les premiers concernés, les enfants eux-mêmes qui doivent désormais s’adapter à un énième bouleversement de leurs habitudes de vie.
Nous sommes en 1969, Georges POMPIDOU vient d’être élu à la présidence de la République française. Un président tout neuf qui prend une mesure forte : supprimer la classe le samedi après-midi. Elèves et enseignants vont pouvoir bénéficier d’un vrai week-end. Une révolution.
Ce qu’ils ne savent pas c’est qu’une autre les attend 3 ans plus tard.
Nous sommes en 1972, le jeudi n’est plus « le jour du jeu » et devient mercredi ! La vacance du milieu de semaine se déplace. Deux jours de classe, un jour de repos, puis à nouveau deux jours de classe et enfin, plus qu’une demi-journée avant le week-end !
Ces réformes des rythmes scolaires à l’époque avaient déjà pour objectif de favoriser les activités « d’éveil ». Apprendre autrement, de façon plus ludique. Moins de mathématiques, d’histoire ou de français pour davantage de dessin et d’activités sportives. Grande place était donc faite à la culture et aux activités de plein air.
Grâce à ces méthodes nos chers petits sont-ils véritablement mieux formés ? Plus instruits ? Mieux dans leur tête et dans leur corps ? Peut-être. Mais on pourrait en douter au vu de toutes celles qui ont suivi, jusqu’à cette dernière réforme 2013/2014.
 

Le mercredi n’est plus ce qu’il était…

La rentrée au collège à Saint-Laurent
Modification des horaires, 5 jours de classe d’affilée, des activités périscolaires l’après-midi, et surtout surtout, le retour de l’école le mercredi ! La fin d’une époque ! Adieu grasse matinée en milieu de semaine, dessins animés devant la télé, la journée passée chez Mamie. Quant au catéchisme et au football, ils sont forcément relégués l’après-midi. Le mercredi n’est plus, jour si particulier de la semaine pour tous les écoliers qui en ont profité durant plus de 40 ans.
Certains syndicats tirent la sonnette d’alarme sur le manque d’organisation dans la mise en place de ces nouveaux rythmes scolaires. Les parents d’élèves se plaignent de ne pouvoir s’organiser. Les enseignants sont contrariés de devoir encore s’adapter. Mais au final, la véritable révolution quand on mesure 1m20 et qu’on est âgé de 8 ans, n’est-elle pas de se lever tôt le mercredi matin, pour se rendre à l’école.
 
Autrement dit, l’éducation à la française n’est-elle pas condamnée à perpétuellement former en se réformant ?