De la liberté d'expression et de la presse

La sinistre affaire Charlie Hebdo soulève l’épineuse question de la liberté d’expression et de celle de la presse. Cette liberté n'est pas illimitée, il en existe plusieurs sortes très encadrées ayant chacune leur limites fixées par le droit.
La liberté d’expression est un principe absolu en France et en Europe. Principe consacré par plusieurs textes fondamentaux comme la convention européenne des droits de l’homme ou encore la déclaration des droits de l’homme de 1789.qui énonce dans son article 11 que "tout citoyen a droit à la liberté d’expression : parler, écrire et imprimer librement, sans ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontières sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi".

Des limites à la liberté d'expression

Les principales limites à la liberté d’expression en France relèvent de deux voir trois catégories : la diffamation et l’injure d’une part, les propos appelant à la haine, à l’apologie des crimes contre l’humanité, les propos antisémites, racistes ou homophobes et d’autre part, l’interdiction de porter atteinte à la vie privée  et au droit à l’image d’autrui, sans oublier celle de l’apologie du terrorisme.
Je suis donc libre de parler ou d’écrire mais dans un certain cadresinon je tombe sous le coup de la loi.
Un arsenal juridique renforcé avec une récente circulaire du 12 Janvier 2015 dans la laquelle la ministre de la justice demande aux procureurs de la république " de faire preuve d’une extrême réactivité dans la conduite de l’action publique envers les auteurs de ce type d’infraction. D’ou les peines de prison ferme prononcées dans l’hexagone ainsi que l’interpellation de Dieudonné pour son fameux « Je suis Dieudonné Coulibaly »

De la liberté de la presse

Il faut savoir que c’est la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui est le texte de référence sur la liberté d’expression.. Elle énonce la liberté de librairie et d’imprimerie dans les mêmes limites que la liberté d’expression : pas d’injures, pas de diffamation, de racisme ni d’apologie aux crimes et au terrorisme des règles étendues aujourd’hui à la presse audiovisuelle et internet. Précisons que c’est aux juges qu’il revient d’apprécier ce qui relève ou non de la liberté d’expression et non à quelque organisation intégriste ou terroriste.
 

Le complexe cas de l'humour

Il s’agit, à vrai dire d’un cas complexe : sauf à mettre en Une « il faut tuer untel » ou « mort à tel groupe ethnique », la jurisprudence, d’une façon générale, estime que la liberté d’expression autorise "un auteur à forcer les traits et à altérer la personnalité de celui qu’elle représente" et qu’il existe un droit à l’irrespect, à l’insolence et un droit également au blasphème qui n’est pas un délit en France.
Délit, caricature ou satire, une fois de plus, l’appréciation appartient aux juges qui ont souvent statué d’ailleurs en faveur de Charly Hebdo dans les nombreux procès qui lui ont été intentés.
Donc liberté oui, mais dans les limites fixées par la loi et dont l’appréciation relève exclusivement du juge et à personne d’autre