La rhumerie Lamirande à Matoury

Les ruines de l'usine de Lamirande sur la route de Matoury
Le site de la rhumerie n’est pas encore complètement valorisé, mais un projet municipal de Matoury est en court depuis plusieurs années. Il devrait permettre de restaurer en partie ce vestige patrimonial. Il se trouve sur la route de la caravane du tour de Guyane.
Quelques noms célèbres de l’histoire Guyanaise du 20ème siècle sont liés à cette ancienne usine : Eugène Gober, ancien maire de Cayenne, Jean-Charles Chanel, gouverneur dans les années 20 et Eugène Lautier, député à la même époque. Tous trois étaient de farouches opposants à Jean Galmot.
 

L'usine Lamirande construite en 1927

Tout commence en 1924 : le ministre des Colonies attribue à la Guyane 150 hectolitres de rhum. Gober, Chanel et Lautier décident de s’associer. Ils flairent tout le bénéfice qu’ils pourraient se faire à produire du rhum. Les terrains de Lamirande sont achetés en 1925. L'usine construite en 1927.
L’année d’après, elle est cotée en bourse et commence à produire. Peu à peu, elle s’impose dans le paysage, et tous les petits planteurs y livrent leurs cannes.
La rhumerie est créée en 1929 et la production de sucre s’arrête en 1935. Les cours ont chuté en 1935, il faut emprunter. Puis il y a la guerre et deux dirigeants du conseil d’administration, juifs, sont poursuivis par l’administration de Vichy.
En 1942, la banque de Guyane rachète tout et signe un bail pour 6 ans à un ancien contremaître de l’usine. L'usine sera ensuite rachetée par un concurrent : Georges Prévot, qui la fait tourner jusqu’en 1970.

Un sentier pédestre pour les amoureux de la nature

Le bâtiment est toujours visible, avec ses murs en briques mais il est plutôt mal en point. Néanmoins, toutes les anciennes pièces de l’usine sont encore sur place, avec les escaliers, les cuves, et les installations de broyage, de filtrage et de stockage.
Pas très loin des ruines, il est possible de faire une belle balade, sur le sentier de la Mirande, dans la réserve naturelle du Mont Grand Matoury. On y voit des spécimens d’arbres majestueux de la forêt primaire. Avec un peu de chance, les promeneurs peuvent croiser, un mouton paresseux, un agouti, voire un petit maïpouri.