Le 28 septembre débute un mouvement social à EDF Guyane. Depuis, de nombreuses coupures sont signalées sur toute la Guyane. Doit-on y voir la main des salariés grévistes?
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20 000 foyers privés d'électricité le 7 octobre
Le 7 octobre pratiquement toute la bande littorale est victime de coupures d'électricité. Ce même jour, la direction d'EDF annonce dans un communiqué que 20 000 foyers ont été privés d’électricité de manière discontinue durant toute la matinée. Des coupures parfois courtes (quelques minutes) mais aussi plus longues allant même jusqu'à plusieurs heures. Il en a été de même en soirée, les clients d’EDF se sont retrouvés dans le noir, les particuliers, les commerces, les entreprises, le journal TV de Guyane 1ère a même été sans lumière durant quelques secondes.Des coupures inévitables
Dans ce communiqué, le directeur d'EDF, Augusto Soares dos Reis, donne une explication sur ces pannes à répétition. Elles seraient dues à des arrêts d'outils de production. Mais moins officiellement, il y aurait d'autres explications. Il s'agirait de coupures de délestage, une manipulation qui consiste à couper l'électricité sur des secteurs bien définis quand la production est insuffisante pour l'ensemble de la Guyane.Actuellement, une des quatre turbines est en panne au barrage de Petit Saut. Cela représente 35 méga watts de puissance en moins. A l'usine du Dégrad des Cannes, une turbine est également hors service. Avec ces deux sites, EDF produit 80% de l'énergie électrique qui alimente la Guyane. L'entreprise n'a donc pas d'autre alternative, pour éviter un black out total, que de procéder à ces délestages en évitant les lieux névralgiques comme les hôpitaux.
Une alimentation dégradée
En temps normal, les délestages sont moins courants car les pannes sont plus rapidement réparées par les équipes techniques. Depuis le début de la grève, les sites sont moins facilement accessibles notamment pour les prestataires d'EDF, qui, en cas de panne, peuvent faire démarrer des groupes d'appoint.La direction s'étonne de ces pannes successives, au nombre de six, survenues sur les turbines depuis le début du mouvement social alors qu'en moyenne, il y en a moins d'une dizaine pour toute une année.
De leur côté, les syndicats précisent qu'ils n'ont pas accès aux outils de production pour couper le courant et pointent du doigt la fragilité des réseaux de l'entreprise.