À Rémire-Montjoly les deux crèches « A petits pas » en difficulté financière ont fermé leurs portes

Fermeture des crèches "A petits pas" à Rémire-Montjoly
Deux crèches « A petits pas » de Remire-Montjoly appartenant à la même structure sont fermées depuis deux jours. Les salaires du mois de décembre n’ont pas été versés aux employés. Selon la direction cette situation est due à la forte diminution du montant des subventions allouées par la mairie et la Caisse d’Allocations Familiales. Une soixantaine d'enfants pâtissent de cette situation.

Sur la commune de Remire-Montjoly deux crèches sont fermées depuis le 22 janvier. La direction n’a pas pu verser les salaires du mois de décembre à ses 15 salariés. Les subventions versées par la municipalité ont drastiquement diminué. Elles auraient été divisées par quatre ce qui impacte la trésorerie de la structure.

La municipalité s’interroge sur la gestion des crèches

La municipalité de Rémire-Montjoly prend la question très au sérieux et a mis en place en urgence un dispositif d’accueil des enfants. Cédric Tablon, directeur général des services, se questionne aussi sur la gestion des crèches en général :
« Certaines crèches doivent améliorer leur gestion. Il y a des économies d’échelle à réaliser. Pourquoi ne pas travailler avec des centrales d’achat pour faire des économies sur les denrées alimentaires, sur les repas, les couches. Il y a des efforts structurels à envisager sur les dépenses en matière de loyers.»

La CAF préconise un meilleur accompagnement dans la gestion des crèches

Parmi les financeurs figure la Caisse d’allocation familiale qui assure chercher des solutions. Mais à l’instar de la municipalité de Remire-Montjoly, elle remet en question la gestion des structures d’accueil de la petite enfance. Une solution serait de mieux accompagner ces établissements suggère Sonia Mélina-Hyacinthe, directrice de la caisse d’allocation familiale de Guyane :

« Des documents ont été fournis, il y a deux jours et vont déboucher sur un paiement diligent. La gestion d’un organisme ne peut être remise en cause que par un audit. Nous allons proposer à la structure un accompagnement à la gestion. »

Un cas qui n’est pas isolé

Selon la fédération départementale des structures d’accueil et de la petite enfance de Guyane, d’autres crèches pourraient fermer si des réponses concrètes ne sont pas apportées. Christine Brown présidente de la fédération départementale des structures d’accueil et de la petite enfance de Guyane s’en explique :
« Nous sommes à peu près tous d’accord sur le fait qu’il manque 2000 euros par place. Une somme qui reste à la charge des associations, des entreprises de crèches. Qui les prends à charge ? Les porteurs de projets, les gestionnaires ne pourront pas ad vitam aeternam prendre sur leurs fonds propres pour couvrir cette part. Il faut aussi que nous obtenions des réponses quant au devenir de la petite enfance. Les mairies deviennent des autorités de gestion de la petite enfance sur leur territoire, quels moyens leur seront donnés, quels seront les impacts sur notre gestion ? Aujourd’hui personne n’est en capacité de nous répondre. »

Modèle économique à revoir, manque de subventions, manque de places d’accueil ce sont autant de problématiques à régler et qui, en attendant, mettent en difficulté plusieurs familles.

Le reportage d'Anthony Hilaire et Nikerson Perdius

Deux crèches fermées à Rémire-Montjoly pour cause de non versement des subventions CAF et mairie ©Guyane la 1ère