Les tensions entre les habitants de Prospérité et les porteurs du projet de la Centrale Electrique de l'Ouest Guyanais ne s'apaisent pas. En effet, cinq manifestants ont été interpellés et placés en garde à vue le vendredi 10 mars. Trois d'entres eux ont été présentés le dimanche au tribunal.
Ils sont désormais placés sous contrôle judiciaire et ont interdiction de se rendre sur le site de la CEOG. Retour sur les violentes tensions entre les manifestants et les autorités, survenues lors de la journée de mobilisation du 10 mars 2023.
Vague de soutien pour les manifestants
Suite à la diffusion de ces images, plusieurs associations militantes ont apporté leur soutien aux manifestants. L'équipe de Maiouri Nature Guyane, dont l'un des membres a été interpellé, a fermement dénoncé "la violence arbitraire employée contre des manifestants pacifistes défendant la forêt vivrière traditionnelle des populations autochtones du village Prospérité".
Des faits également dénoncés par le Front Guyanais. "Nos concitoyens ont déjà fait l'objet de procédures pour le moins disproportionnées et aujourd'hui, nous découvrons, une fois de plus, via les réseaux sociaux, des images inquiétantes des événements s'y déroulant", écrit Lucie Louze Donzenac, la porte-parole du groupe.
Elle regrette également que "les parties n'aient pas été accompagnées tout au long du processus par le partenaire fondamental, l'ONF", estimant que cela aurait permis de prévenir les failles du dossier, et d'anticiper la dégradation de la situation.
Même son de cloche chez Guyane Ecologie, qui "condamne fermement ces méthode policières brutales" et invite le Préfet de Guyane à s'exprimer sur le sujet.
Une invitation déjà adressé à Thierry Queffélec par le député Jean-Victor Castor, le 2 mars 2023. L'élu disait prôner "la reprise du dialogue avec les habitants plutôt que la répression", qu'il jugeait déjà "inadaptée et disproportionnée".
D'ailleurs, le MDES (Mouvement Décolonisation Emancipation Sociale) - duquel Jean-Victor Castor était le secrétaire général - a également constaté et déploré les faits survenus le 10 mars dernier.
Enfin, autre groupe, nommé Extinction Rebellion Guyane, a également réagit via une action de collage dans les rues de Cayenne.