Affaire du bébé secoué : 4 ans de prison avec sursis pour la mère et le père acquitté

Tribunal de Cayenne
Au deuxième jour du procès pour les parents du bébé secoué, la cour criminelle de Guyane a rendu son jugement. La mère écope de 4 ans de prison avec sursis et le père est acquitté. Ils sont tous les deux ressortis libres du tribunal.

Après une matinée d’audience consacrée à l’audition de l’expert psychologue, la représentante du parquet avait demandé la condamnation de la mère de l'enfant à 5 ans de prison avec sursis et l'acquittement du père.

Un dossier incomplet

De l’aveu même de l’avocate générale, le dossier était incomplet. Manque d’expertises psychiatriques des accusés, défaut des enquêtes de personnalité et des experts médicaux à l’audience. Mais, toujours aux yeux de la même avocate générale, les preuves étaient suffisantes pour condamner les parents de l’enfant gravement handicapée aujourd’hui. Une accusation qui se base sur un signalement de médecin, (absent à l’audience) et les conclusions d’un rapport du médecin légiste (lui aussi absent). Les deux médecins dressent sans équivoque le tableau d’un enfant victime d’un syndrome du bébé secoué, en contradiction avec les déclarations des parents.

Hier au premier jour de l’audience, ces derniers ont expliqué l’hypothèse de la chute du lit suivie d’une perte de connaissance, puis de mauvaises manipulations pour tenter de ranimer l’enfant. La mère de l’enfant a également raconté avoir été prise d'une crise de "BACLOU" un esprit maléfique qui l'aurait poussé à secouer l’enfant. Un fait également évoqué par le papa.

Les deux parents ressortis libres du tribunal

Finalement, les parents sont sortis libres du tribunal ce 6 février. La mère a été condamnée et le père acquitté. Les deux parents du « bébé secoué » ont reçu le verdict de la cour criminelle de Guyane avec sérénité. La maman a été reconnue coupable de violences volontaires contre son bébé. Elle a été condamnée à 4 ans de prison avec sursis, assortie d’une période probatoire de 2 ans avec notamment une obligation de soins.
La décision est motivée par les rapports médicaux attestant formellement le secouement de l’enfant alors âgé de 8 mois. Le tribunal a également pris en compte la personnalité de la maman, jugée normale et qui ne présente aucun risque de récidive selon l’expert psychologue.

Le père lui a été acquitté. Les faits non établis de son implication dans les violences mais, au contraire, son attitude protectrice envers l’enfant ont été pris en considération.

Aucune déchéance de parentalité n’a été prononcée contre les parents, ils pourront donc reprendre les liens avec leur fille aujourd’hui âgée de 8 ans et prise en charge pour de lourds handicaps. Elle est actuellement placée dans une famille d’accueil.

À lire ICI : Syndrome du bébé secoué : deux parents jugés par la cour criminelle de Cayenne