Centrale du Larivot : le chantier avance vers une mise en service en 2027

Le chantier de la centrale du Larivot, mené par EDF-PEI, progresse à Matoury après deux ans d’arrêt liés à des recours judiciaires.
Après deux ans d'arrêt liés à des recours en justice, le chantier de la centrale du Larivot, mené par EDF-PEI, a repris en 2023. Située à Matoury, cette infrastructure énergétique majeure pour la Guyane devrait entrer en production d'ici début 2027.

Un chantier titanesque en cours

Avec un budget de 600 millions d’euros et la mobilisation de 300 à 400 personnes, la centrale du Larivot représente le plus grand chantier en cours en Guyane. Ces prochains mois seront marqués par l’arrivée des sept moteurs construits en Finlande.

Erwan Collet, directeur du projet EDF-SEI

Ils vont arriver à une semaine d'intervalle, les quatre premiers au cours du mois de mai dans la nuit du samedi au dimanche. Le premier moteur arrivera le 10 mai, suivi du deuxième le 17 et ainsi de suite, pour que les quatre premiers soient installés fin mai. Les trois derniers seront livrés en juillet

explique Erwan Collet, directeur du projet chez EDF SEI.

La construction de la centrale du Larivot entre dans une phase clé avec l’arrivée prochaine des moteurs et la finalisation des bâtiments.

Une transition vers la biomasse liquide

Initialement prévue pour fonctionner au fuel, la centrale a vu son projet modifié en 2020 sous la pression des associations environnementales. Désormais, elle utilisera un mix énergétique composé à 90 % d’huile végétale (principalement du colza) et à 10 % de méthanol.

L’alternative au fuel : la centrale fonctionnera avec 90 % d’huile végétale, comme l’huile de colza, et 10 % de méthanol, réduisant les émissions polluantes.

C’est un des gros avantages par rapport au fuel, on diminue considérablement les émissions atmosphériques. Les émissions de CO2 seront réduites d’un facteur 3 à 4, et il n’y aura plus de dioxyde de soufre, plus de métaux lourds ni de poussières

Erwan Collet directeur du projet à EDF SEI

Une mise en service progressive

À partir du second semestre 2026, les moteurs seront testés avant une mise en production progressive. L’objectif est une pleine exploitation de la centrale début 2027, avec un effectif de 80 salariés.

En charge de l’exploitation future du site, Jean-Baptiste Nardelli assure que la transition se fera sans perte d’emploi pour les salariés actuels.

Nous recrutons actuellement et identifions les futurs employés de la centrale. La majorité proviendra de la centrale de Dégrad Des Cannes, encore en activité. Il n’y aura pas de perte d’emplois, puisque chaque salarié bénéficiera d’un parcours adapté

assure Jean-Baptiste Nardelli, directeur de la centrale du Larivot.

Les ouvriers s’activent sur le chantier du Larivot, mobilisant jusqu’à 400 personnes pour finaliser l’installation des infrastructures.

Un dernier recours encore en suspens

Le chantier a longtemps été suspendu par une décision du tribunal administratif de Cayenne, annulée en appel en 2023. Désormais, un dernier recours est en attente auprès du Conseil d’État, déposé par une riveraine du tracé des canalisations qui doivent acheminer la biomasse liquide depuis le port de Dégrad Des Cannes jusqu’à la centrale.

L’aménagement des différents bâtiments avance à grands pas

Si aucun nouvel obstacle juridique ne retarde les travaux, la centrale du Larivot devrait remplacer celle de Dégrad Des Cannes, et assurer une production énergétique plus durable pour la Guyane.

Matoury : visite du chantier de la centrale du Larivot ©Reportage de Laurent Marot et Karl Constable