Le masque en tissu est l'objet d'âpres discussions entre les pour et les contre son port obligatoire durant cette crise sanitaire sans précédent. Au final, il est recommandé comme étant une première protection, aussi à l'ESAT de l'association Ebène, les couturières font tourner leurs machines.
Il ne faut pas se tromper et croire que les masques en tissu, lavables sont une protection imparable contre le Covid-19. Cela n'est pas le cas. Mais tout le monde s'accorde à dire qu'ils constituent une première barrière pour éviter les projections de gouttelettes et les contacts mains/bouche.
Aussi les organismes de santé qui ont des personnels sur le terrain ont du s'adapter face à la pénurie de masques homologués de type ffp.
Les gestes barrières observés à la lettre durant la production
Il a fallu bien sûr avoir toutes les autorisations nécessaires de la direction avant d'entamer cette production. Le petit atelier produit prioritairement pour son personnel mais répond aussi à la demande externe notamment celle des soignants. Une commande de plus de 500 masques au tarif de 5 euros l'unité, est en cours. L'établissement travaille en étroite collaboration avec ses fournisseurs habituels de tissus et d'articles de mercerie. L'objectif est de, bien sûr, augmenter la production.
Les personnels qui fabriquent ces protections respectent impérativement les gestes barrières. Dans l'équipe, ceux qui découpent les tissus arrivent plus tôt et ceux qui assemblent arrivent plus tard. Tout est organisé pour éviter au maximum les mélanges et les croisements. D'ailleurs un sens de circulation a été mis en place dans l'établissement. L'encadrement veille rigoureusement au respect de ces mesures de prévention.
La directrice de l'ESAT, Johanna Antoinette tient à souligner au sujet des masques :
...Ce type de masque ne remplace en aucun cas les précautions édictées par le Ministère de la Santé : se laver les mains régulièrement, tousser ou éternuer dans son coude, utiliser un mouchoir à usager unique et le jeter, et ne saurait dispenser des règles du confinement. Ces masques forment une première barrière pour éviter les projections de gouttelettes et évitent les contacts mains/bouche. Ils sont lavables (au minimum 30° avec du détergent ou lessive et réutilisables...
Quel est le rôle de l’ESAT?
A la différence des entreprises adaptées (EA) qui emploient également du personnel non touché par le handicap, l’ESAT est réservé aux travailleurs handicapés.
Cet établissement médico-social, anciennement appelé CAT (centre d’aide par le travail), permet d’exercer une activité rémunérée tout en recevant un soutien médical et social individualisé.
Leurs bénéficiaires accèdent à l’emploi malgré une capacité réduite de travail, développent des compétences, participent activement à la vie sociale et collective, gagnent en confiance.
Les tâches proposées en ESAT s’effectuent soit au sein même de l’établissement, soit sous forme de prestations chez le client et/ou en entreprise (entretien des locaux, menuiserie, repassage, mise sous pli, entretien des espace verts, SOS Multiservices)
Dans les deux cas, elles sont adaptées au handicap et encadrées pour permettre au travailleur d’évoluer dans un milieu protégé, favorable à sa réussite.
Les activités en ESAT ne relèvent pas du Code du travail mais du Code de l’action sociale et des familles. Si les ESAT sont des structures hybrides, ils ne sont toutefois pas isolés du monde du travail et représentent des acteurs économiques à part entière, qui parviennent à concilier leurs missions médico-sociales et les exigences de productivité.
Ce partenariat gagnant-gagnant s’inscrit dans une démarche citoyenne et responsable, où chaque partie œuvre pour un accès plus large à la reconnaissance et à l’autonomie.
J.A