Dépistage des IST : « Une seule goutte de sang suffit »

Ruth, médiatrice, propose un jeu pour tester ses connaissances
Ce vendredi matin, en amont du 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le Sida, Médecins du monde et le réseau Kikiwi organisaient une matinée de dépistage de plusieurs IST (Infections sexuellement transmissibles) au marché de Cayenne. Un lieu choisi pour toucher un public large. Il ne fallait qu’une quinzaine de minutes pour connaître les résultats.

Sur le trottoir aux abords du marché de Cayenne, Ruth arrête les passants. Médiatrice en santé, elle les invite à se rendre sur le stand de Médecins du monde, place du Coq, à deux pas. C’est là, que toute la matinée, vendredi, une équipe de professionnels et de bénévoles proposaient un dépistage rapide. La méthode utilisée, celle du Trod (Test rapide d’orientation diagnostique), permet de connaître son statut sérologique en une quinzaine de minutes. « On propose au public de faire en même temps le test pour le VIH et la syphilis, mais aussi pour l’hépatite B et l’hépatite C. Une seule goutte de sang suffit pour tout », résume Herminia. Médiatrice en santé elle aussi, elle commence à discuter avec un grand bonhomme qui a suivi Ruth jusqu’au stand. Moïse vient se faire dépister « pour savoir s’il y a un virus ».

Sur la place du Coq, à Cayenne, le public était invité à se faire dépister gratuitement

Prévention et distribution de préservatifs


Tandis qu’il attend son tour, Herminia, lui donne des préservatifs et en profite pour l’interroger sur ses habitudes, notamment en termes de santé sexuelle. « Ici, nous ne faisons pas que du dépistage, mais aussi de la prévention », indique la jeune femme.

Le Trod ((Test rapide d’orientation diagnostique) permet un résultat en 15 minutes

Sylvain, 66 ans, sort de la tente, fermée pour la confidentialité, où une infirmière et une bénévole lui ont fait passer un questionnaire avant de prélever du sang à l’extrémité de son doigt. Il va faire un tour avant de revenir dans moins de vingt minutes pour ses résultats.  « Si le test est positif, indique Herminia, nous proposons un accompagnement médical pour un traitement et un suivi à l’hôpital. Il y a également une orientation vers un psychologue. »

Tester ses connaissances

Sur le stand, Maudeline, 36 ans, patiente elle aussi avant son dépistage. Toujours plein d’entrain, Ruth, la médiatrice en santé, lui propose un jeu pour tester ses connaissances sur les modes de transmission. L’occasion de tordre le cou aux idées reçues sur le sujet. La mère de famille fera un sans-faute : elle a elle aussi l’habitude de se faire tester. « C’est important pour savoir si je ne suis pas malade. »

D'autres dépistages ce lundi 2 décembre

Des actions comme celles-ci, Médecins du monde en réalise régulièrement, notamment dans des quartiers informels. Mais pour les professionnels présents, il était important de venir aussi au marché de Cayenne. « Les gens qui viennent acheter au marché ou ceux qui y vendent peuvent passer. Être présents ici nous permet de toucher tous les publics et pas uniquement les personnes vulnérables, indique Herminia. La maladie n’a pas de nationalité, elle peut toucher tout le monde. »

Info ou intox? Sur le stand de Médecins du monde, on teste ses connaissances sur les modes de contamination aux IST (infections sexuellement transmissibles)

D’autres dépistages lundi 2 décembre

Dans le cadre de Journée mondiale de lutte contre le Sida, d’autres actions de dépistage du grand public seront encore menées. Lundi, ce sera au siège de l’association Entr’Aides Guyane au 10 rue Madame Pichevin à Cayenne mais également sur le campus universitaire, avec la Croix Rouge Cayenne ou au local d’Ader (64 rue Duchesne) à Kourou. Un dépistage sera aussi proposé lundi 2 décembre à la Mission locale de Saint-Laurent (21 rue Paul Eluard).

A ce jour, la Guyane reste le département français le plus touché par la pandémie VIH, avec
près de 4000 personnes vivantes avec ce virus.

En 2023 :
• 2132 personnes étaient suivies dans les centres hospitaliers de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent dont 52 % de femmes de moins de 50 ans
• 223 nouveaux patients ont été dépistés dont 7% dépistés à un stade tardif (diagnostic tardif au moment d’une infection opportuniste ou avec un taux de lymphocyte CD4<200)