Le bouton est discret et fonctionne via une application. Il peut s’attacher à la ceinture ou se glisser dans une poche. Ce dispositif anti-agression de la police nationale est un moyen simple, rapide, et discret pour signaler une situation de danger.
Infirmiers et médecins libéraux
Le 9 janvier dernier, 35 infirmières libérales de Guyane ont reçu ce dispositif de la police nationale. Des médecins libéraux effectuant des visites à domicile ont aussi été équipés. Ce dispositif est mis en place en partenariat avec l’ARS, l’Agence Régionale de Santé.
La sécurité des soignants
"Depuis 2020, nous avons commencé un travail pour la sécurité des soignants et notamment des infirmières libérales, explique Awatef Argoubi, secrétaire générale de l'URPS Infirmiers Libéraux de Guyane. Nous sommes souvent face à des situations d’agressions ou de vols. Avec nos horaires, on commence tôt, on finit tard, et on peut aussi connaître des situations critiques chez des patients".
En Guyane, plus d’un infirmier sur deux se sent en insécurité pendant son travail, selon des chiffres de l’ARS datant de 2022. Un sur deux a déjà subi une agression verbale durant ses déplacements ou pendant qu’il était en soins, et près de 40 % une agression physique. Quatre infirmiers sur cinq affirment que "l’insécurité ou son sentiment est un frein à la prise en charge d’un patient".
Deux pressions rapides
A terme, l’objectif est de généraliser ce bouton anti-agression aux personnels de santé. Il est aussi un équipement obligatoire sur les véhicules depuis 2018.
L'utilisateur doit excercer deux pressions rapides pour que le bouton envoie une alerte contenant son adresse et ses coordonnés. Il transmettra aussi la géolocalisation pour les personnels soignants effectuant des visites à domicile.
Une expérimentation pour 200 commerçants
Cette semaine, ce dispositif a aussi été remis à des commerçants. Près de 200 commerces de proximité de Cayenne vont le tester jusqu’à la fin février. Ce bouton leur permettra d’entrer rapidement en communication avec les forces de l’ordre en cas de braquage par exemple.
"Le premier objectif est de rassurer les commerçants, on sait que c’est compliqué d’exercer le métier avec la crainte d’être agressé, reconnaît Christian Nussbaum, le directeur territorial de la Police Nationale de Cayenne. Ils pourront alerter rapidement, sans avoir à manipuler leur téléphone, ce qui est peut être compliqué quand on se fait agresser".
Intervention rapide et dissuasion
L’objectif second est aussi de faire de la dissuasion car les commerçants pourront afficher une pancarte signalant qu’ils font partie du dispositif "Police Connected". "Enfin notre troisième objectif est de rendre plus efficace notre intervention en portant secours plus rapidement aux personnes agressées", ajoute Christian Nussbaum. L’expérimentation va durer jusqu’à fin février pour les commerçants de Cayenne.
"C'est une très bonne initiative, cela rassure beaucoup de commerçants", souligne William Wang, président de l'association PFCAJE (Préparer, Former, Construire l'Avenir des Jeunes Entrepreneurs).
Le dispositif sera opérationnel 7 jours du 7, de 6h à 22h pour les commerçants, et durant le temps de travail pour les professions médicales.