Dossier Harpie : la lutte s'intensifie contre l'orpaillage illégal

Le camp Lunier à Maripasoula
Une nouvelle compagnie a été créée pour lutter contre l'orpaillage illégal. Une compagnie dédiée, chargée d'effectuer des contrôles dans les régions isolées. Depuis son entrée en activité, les saisies se sont multipliées. Les orpailleurs illégaux tentent de contourner le dispositif.
Le jour se lève sur le Maroni...
Maripasoula sort lentement des brumes de la forêt et en face au Surinam les commerces de ravitaillement en vivres et en carburant pour les orpailleurs clandestins ont déjà ouvert leurs portes.
Sur la rive française, la 4eme compagnie du 9eme Rima se prépare pour une nouvelle journée de mission anti orpaillage.
La 4eme compagnie a pris le commandement du camp Lunier le 4 Septembre dernier.
Capitaine Christophe commandant d’unité de la 4eme compagnie du 9eme Rima explique :

"Le camp Lunier, c’est le point central. C’est à partir de ce camp que vont partir toutes nos patrouilles. On peut réagir rapidement, être efficaces !"


Une nouvelle compagnie

Le dispositif Harpie de lutte contre l'orpaillage clandestin existe depuis 10 ans en Guyane. Cette nouvelle compagnie  vient en renfort  afin de lutter davantage contre ce fléau qui mine la Guyane et ses populations.
Leur terrain d’action : le Maroni  et l'’intérieur de la Guyane, fleuves et forêt sur un territoire de plus de 100 kilomètres carrés.

Le capitaine Christophe précise :

"Notre zone d’action est vraiment très large. On intervient sur le Haut Maroni, Saul, Dorlin... C’est une zone très importante"


Légitime défense


Lutter contre l’orpaillage clandestin, ce n’est pas une guerre mais des soldats ont déjà payé de leur vie, ce combat.
Six soldats sont décédés dans le cadre des opérations Harpie, certains tués par des garimpeiros, les militaires sont  donc armés  lors de chaque opération.
1ère classe Jacques  Edouard ajoute :

"Nos armes c‘est pour de la légitime défense. Nous nous défendons"


Une barge pour contrôler


En 2017, l’orpaillage clandestin avait explosé dans cette région du Haut Maroni situé dans le Parc Amazonien : le territoire des Wayanas  miné par le mercure et les violences des chercheurs d’or.
Face à ces mauvais résultats, le dispositif a été repensé et désormais cette barge empêche tout passage de pirogues sur la rivière Tampok .
Sergent Baptiste adjoint d'une section d’infanterie précise :

"Cette barge a pour vocation de filtrer et maîtriser tous ceux qui passent par là. Nous contrôlons toutes les embarcations"

Contrôle d’identité, immatriculation de la pirogue, vérification des marchandises, tout est vérifié afin d’empêcher des ravitaillements sur les sites d'orpaillage.
 

Des gendarmes mobilisés


Cette barge qui sert aujourd'hui de poste de contrôle fluvial a une histoire : elle appartenait à l’un des fils du président du Surinam Desi Boutersé.
Saisie une 1ere fois sur le Maroni, l 'orpailleur avait payé son amende très rapidement et récupéré sa barge.
Saisie une seconde fois  en 2018 la barge est désormais aux mains des autorités françaises.
Avec la présence d’un gendarme et des soldats 24h sur 24 sur la Tampok , l’activité des chercheurs d’or a nettement diminué dans la région .


Des orpailleurs qui contournent le dispositif


Le fait d’avoir une compagnie supplémentaire, cela permet de mettre plus la pression sur l’orpaillage illégal.Des chercheurs d’or discrets, mais ces pistes qui partent dans la forêt indiquent qu’ils sont encore là. Ce sont des layons pour contourner le poste de contrôle.
Mais l’effort de lutte paye  avec une cinquantaine de sites détruits ces derniers mois sur le territoire du Parc Amazonien.
Les Forces Armées ont effectué plus de 900 patrouilles anti orpaillage  depuis le début de l’année
Le dossier de Guyane la 1ère :