François Hollande renonce à être candidat ou l’art consommé du contrepied

Les uns attendaient qu’il annonce sa candidature à la présidentielle. Les autres craignaient la nouvelle et particulièrement à gauche. La droite perd un propulseur, la gauche devra trouver une autre tête de turc.

Ce soir on le sait, François Hollande ne gênera pas les candidats de son camp vers une victoire pour l’heure improbable selon les observateurs.
L’histoire politique récente enseigne la prudence. A la fin le vainqueur peut ne pas être le favori des sondages et autres analystes. Chose qui est devenue aujourd’hui un argument de campagne, le monde change et du coup on peut ne s’intéresser qu’à l’écume sans tenir compte de la puissance que charrie la vague.
Nos confrères parisiens avaient aiguisé leurs plumes prêts à pourfendre le président sortant de leur glaive dont l’encre prévoyait de virer au rouge sang. Sacré capacité féline de retomber sur leurs pattes, ils ont déjà réagi sur le refrain que cela ne s’était jamais vu sous la 5ème république, que le Président de la république en exercice ne brigue pas un second mandat.

Une annonce qui devient un fait historique

François Hollande a décidé de renoncer à prendre part à l’élection présidentielle. Il marque en conséquence l’histoire à sa façon. Personne ne s’y attendait. Au contraire, les éléments semblaient enfin en sa faveur. L’inversion des chiffres du chômage mais aussi ces artistes et intellectuels qui dans une tribune récente appelaient à arrêter la critique systématique et parfois irrespectueuse du Président.
François Hollande surprend tout le monde en prenant la décision qui n’était pas attendue. Il a parlé dans son intervention de sa capacité inépuisable de résistance mais dans le même temps décide de ne plus la soumettre à l’épreuve d’une compétition qui aurait pu avoir raison de la gauche. Lui parle d’une démarche qui ne rassemblerait pas.
La gauche ne pourra pas se cacher derrière un « Hollande m’a tuer »… Chacun devra creuser son propre sillon en prévision de la primaire de janvier 2017 ou en dehors de ce chemin. 
Et la voici la nouvelle du jour qui mobilisera très vite observateurs-sondeurs-analystes… La voie est désormais dégagée pour Christiane Taubira. Elle est très à l’aise pour entendre les appels de son camp qui se manifestent dans la presse ou sous forme de pétition d’appel à candidater. Et ce ne sont pas les envies de Manuel Valls qui vont la bloquer quand on sait que son seul engagement était de ne pas affronter François Hollande.