Dans une tribune rendue publique, mardi 14 janvier, Gabriel Serville s’interroge sur les véritables intentions du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, à l’égard des territoires d’Outre-mer.
"Un lourd silence"
Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane parle d’un "lourd silence" du chef de l’Etat depuis sa réélection en 2022. Pourtant, rappelle Gabriel Serville, il s’engageait "à repenser la relation entre la France et ses territoires d’Outre-mer, affirmant que ces derniers étaient arrivés au bout d’un cycle".
Dans cette tribune, Gabriel Serville propose de jeter un regard sur les deux alinéas du préambule de la constitution de 1958. Selon lui, il y a "une contradiction flagrante dans le sens où le premier alinéa évoque le peuple français tandis que le second évoque les peuples des territoires d’outre-mer".
"Des citoyens de seconde zone"
Pour le Président de la Collectivité Territoriale de Guyan, la rédaction laisse sous-entendre que les citoyens ultramarins seraient "des citoyens de seconde zone".
Selon lui, celle ambiguïté ne serait pas sans conséquence dans la manière dont nos territoires seraient gérés. Gabriel Serville déplore le non-respect du principe de "libre détermination des peuples". Il estime qu’à la place Paris entretiendrait une relation "à forte dose paternaliste", souvent teintée de "relents d’un colonialisme que l’on croyait aboli", écrit-il. Il estime que cela a des "conséquences désastreuses pour le développement économique de ces territoires".
L’évolution institutionnelle de la Guyane
Pour Gabriel Serville, il est urgent de faire évoluer à la fois le préambule et le corps de la constitution. Dans sa conclusion, il fait référence au projet d’évolution institutionnel de la Guyane. Il s’interroge quant à la participation à "un énième CIOM, Comité Interministériel des Outre-mer" dont "on sait que les conclusions ne seront jamais à la hauteur des espoirs portés par les élus et la population".