Guyana : une route de 450 km entre la capitale Georgetown et Lethem ville frontière avec le Brésil

Au Guyana, la piste qui relie actuellement Georgetown à la frontière du Brésil, très accidentée en saison des pluies, fait l’objet d’un ambitieux projet d’aménagement. Or ce programme pourrait débuter dans quelques mois. C’est toute une région qui pourrait être désenclavée.
 
Au Guyana, la piste qui relie actuellement Georgetown à la frontière du Brésil dans le sud ouest du pays, très accidentée en saison des pluies, fait l’objet d’un ambitieux projet d’aménagement depuis plusieurs années. Or ce programme pourrait débuter dans quelques mois. Sur place, la population se prépare à un changement de grande ampleur, c’est toute une région qui pourrait être désenclavée.


Une nouvelle ère 

Vue de Georgetown
Lethem, ville-frontière avec le Brésil dans le sud du Guyana, est peut-être à l’aube d’une nouvelle ère. C’est du moins ce qu’espère Christopher King, qui effectue trois fois par mois la liaison routière depuis cette agglomération de 5 000 habitants jusqu’à la capitale, Georgetown. Il lui faut sans cesse emprunter cette piste défoncée et glissante.
Christopher King, taxi et transporteur explique :

"Durant la saison des pluies comme maintenant, ça conditionne nos déplacements. Quelques fois on met un jour et demi, quelques fois deux jours pour aller à Georgetown ou en revenir. Tout cela parce que cette piste est vraiment très mauvaise".


Une route longue de 450 km

Le gouvernement a annoncé son intention de financer la construction d’une véritable route, longue de 450 km, avec l’aide de la Chine. Un route qui donnerait un accès au marché du Nord du Brésil, tout en étant connecté à la Caraïbe.
Ce gigantesque projet est en préparation depuis plusieurs années. Aujourd’hui, la population veut y croire.
Christopher King, taxi et transporteur :

"Ils disent que maintenant ils savent, et qu’ils ont reçu les conclusions de l’étude de faisabilité. Nous avons eu une confidence comme quoi le gouvernement allait faire cette route, mais qu’il prend le temps de la financer".


Un lien entre zone humide

Lethem est entouré de savanes inondables. Pour les déplacements urgents vers la capitale, il faut prendre l’avion. L’avis de chaque communauté a été pris en compte dans l’avant projet, par des ingénieurs qui se sont rendu sur place, au cœur du Rupununi. Les populations locales se sont montrées sensibles à l’impact de cette future route sur l’écosystème qui les entoure.
Deirdre Jafferally, Darwin Initiative commente :

"L’une des demandes qu’ils leur ont fait connaître c’est qu’ils souhaitent être certains qu’il y aura assez de passages couverts sur la route, de façon à ce que cet axe puisse maintenir le lien entre toutes ces zones humides. Car la région est inondée chaque année, et donc quand ils vont construire cette route, ils vont tout simplement la couper en deux. Donc sans passages couverts, vous voyez, la biodiversité ne pourra pas s’adapter. Donc ils ont d’abord voulu être certains qu’il y aura assez de connections entre les deux parties de cette région qui seront séparées par la route".


Une aire protégée 

Nappi, à une heure de piste de Lethem, est un village amérindien Macushi au pied des montagnes Kanuku, une aire protégée. Les habitants de cette commune ont déjà eu de nombreux échanges avec les porteurs du projet.
Egbert Frederick, habitant de Nappi militant : 

"Récemment, nous avons – avec toutes les communautés qui se trouvent le long des montagnes, que nous appelons les communautés du centre-est – nous avons milité pour une route qui nous relierait directement  à ce grand axe, toutes les communautés qui sont hors de Lethe. Et ils ont entendu, ils ont répondu positivement à notre demande. C’est quelques chose qui semblait impossible, il y a un an c’était encore impossible. Mais maintenant ils sont déjà en train d’y travailler. Et on est vraiment fiers de ça."


Les travaux de raccordement à l’axe Lethem – Georgetown sont prévus pour septembre, c’est du moins ce qui a été promis à la communauté.