L’Amazonie menacée par la déforestation

Exemple de déforestation en Guyane
L’ONG WWF dans son dernier rapport « Living Amazon Report 2016 » publié le 13 juin, alerte sur les conséquences de la déforestation en Amazonie.
L’Amazonie représente 6,5 millions de km² de forêt, dont 2,1 millions de km² protégés. « Le poumon du monde » abrite 34 millions d’habitants et 350 groupes indigènes , 2200 espèces animales et 40 000 végétales. L’Amazonie s’étend sur 8 pays d’Amérique du Sud et en Guyane.
 

31 « fronts de déforestation » en Amazonie

 Le rapport de WWF a répertorié 31 sites de déforestation. Les  activités agricoles (culture intensive du soja)  et l’élevage du bétail (bœuf) soutenues par des financement brésiliens et internationaux, sont les premières causes de cette déforestation.
Toujours selon WWF, le gouvernement brésilien déclasse de plus en plus de zones protégées. L’exploitation de ces nouvelles zones a pour conséquence : les émissions de gaz à effet de serre, la destruction de l’écosystème, l’érosion des sols.
 

250 projets de barrages et 20 projets de routes

WWF a recensé 250 projets de constructions de barrages et plus de 20 projets de construction de routes. Les barrages pourraient dégrader sévèrement l’hydrologie et l’écologie des écosystèmes d’eau douce et les routes pourraient détruire des pans entiers de forêts denses.
Ces ouvrages ont pour objectif de développer l’industrie minière mais aussi de faciliter les échanges commerciaux avec l’Asie. La Chine a des ambitions affichée en Amérique du sud. Pékin finance déjà le Suriname, le Venezuela, le Guyana et le Brésil. C’est donc au nom d’ intérêts économiques régionaux et internationaux, en toute légalité, qu’est programmée la destruction de  la plus grande réserve forestière du monde.

 
Les indiens d’Amazonie menacés   

On estime qu’une centaine de groupes isolés vivent en Amazonie, dans les zones frontalières reculées de l’Etat d’Acre ainsi que dans des territoires protégés tels que Vale do Javari, à la frontière du Pérou.
Nombreux sont ceux qui, comme les Kawahiva, des Indiens nomades qui sont environ une douzaine, fuient les bûcherons et les éleveurs qui envahissent leurs terres. Alors que la pression sur leurs terres s’accroît, tous les Indiens isolés sont extrêmement vulnérables, non seulement face aux attaques violentes (qui sont monnaie courante), mais aussi à des maladies bénignes partout ailleurs, telles que la grippe et la rougeole, contre lesquelles ils n’ont pas d’immunité.

 
La Guyane pourrait jouer un rôle majeur  

Pour sauver l’Amazonie, et son écosystème unique au monde, Le rapport du WWF préconise de toute urgence de développer une politique régionale  supra étatique où les pays membres partageraient leur responsabilité.
Un traité de coopération amazonienne a été ratifié en 2012 par les 8 pays concernées à l’exception de la Guyane française.   Laurent Kelle, responsable du WWF en Guyane, explique  que « Ce texte traite des questions relatives à  l’économie et au développement du transport , mais trop peu  sur l’environnement ».
Plinio Sist dirige le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Il  considère que la Guyane française, a un rôle déterminant à jouer  et devrait « être la vitrine européenne de la préservation de la forêt amazonienne ».