La Cimade vient de publier son rapport annuel sur les centres et locaux de rétentions administratives. L’an dernier près de 54 000 personnes ont fait l’objet d’un enfermement en centre de rétention c’est une hausse de 23%, ils sont 1768 en Guyane.
Jessy Xavier/MCT •
La Cimade qui lutte pour le respect et l’accompagnement des réfugiés vient de publier son rapport annuel sur les centres et locaux de rétentions administratives. L’an dernier près de 54 000 personnes ont fait l’objet d’un enfermement en centre de rétention c’est une hausse de 23%, ils sont 1768 en Guyane. L’association pointe des procédures abusives et une violation des droits des migrants avec notamment des expulsions en Guyane sans accompagnement juridique.
Pas d'accompagnement juridique
Sur les 2975 personnes expulsées en 2019 en Guyane, la plupart ne passe pas par la case centre de rétention administrative, en effet, seules 833 étaient passées par le centre de Matoury avant leur expulsion. Le résultat, pointe la Cimade dans son rapport annuel, c’est que le ¾ des personnes sont ainsi expulsées dans la foulée de leur interpellation sans accompagnement juridique. Un point essentiel pour les juristes de l’association quand on sait que près d’un tiers des personnes enfermées finissent par être libérées par décision d’un juge.
Les jeunes, pas épargnés
La situation des jeunes interpelle également la Cimade qui signale que près d’une centaine d’enfants ont été séparés de leurs parents suite à leur expulsion se retrouvant dans l’obligation d’être accueillis chez une tierce personne. Autre sujet dénoncé dans le rapport, l’interpellation de 75 jeunes l’an dernier en Guyane, lycéens ou étudiants, enfermés au Centre de rétention administrative. Cinq ont fait l’objet finalement d’une expulsion, ce qui contredit les recommandations ministérielles pour le maintien en formation des jeunes même en situation irrégulière plaide l’association.