La sécurité est une problématique prégnante qui ne cesse de faire l’actualité quotidienne. Si bilan qui a été dressé pour l’année 2024 montre une légère amélioration sur le nombre d’homicides et de saisies de drogues, la case crimes et délits affiche des chiffres qui restent très alarmants.
Les crimes et délits en hausse
Il y a eu 20 883 crimes et délits en 2024 en Guyane soit une hausse de 4% par rapport à l’année dernière. Sans surprise, c’est dans l’île de cayenne qu’ils sont le plus nombreux 7 422 crimes et délits soit 15 faits pour 1000 habitants. Vient ensuite le secteur de Matoury soit 5 409 crimes et délits 71 faits pour 1000 habitants et on note à Saint-Laurent-du-Maroni 4 406 crimes et délits 45 faits pour 1000 habitants.
La maire de Saint-Laurent, Sophie Charles souhaite que l'opération de contrôle sur le Maroni dénommée Atipa s'intensifie. De même, pour l'édile, il faudrait un renforcement de la surveillance par l'ajout de caméras et des moyens financiers supplémentaires pour prolonger l'activité de la police municipale la nuit.
Un tiers des homicides lié à l’orpaillage illégal
Concernant les homicides, ils sont en baisse de 17%, 59 homicides en 2023 pour 49 en 2024. On notera que 53% de ces crimes sont liés à des règlements de comptes et près d’un tiers de ces homicides a eu lieu en forêt et, de fait, est sûrement lié à l’orpaillage illégal.
Les vols avec armes toujours aussi nombreux
Les vols avec armes sont eux quasi stables sur les deux dernières années mais reste très important ils sont 20 fois supérieurs à la moyenne nationale.
À 75% ces vols sont effectués sur la voie publique et ciblent principalement les chaînes en or, les draisiennes, les scooters et les téléphones portables.
Il y a eu 528 armes saisies l’an dernier ce qui représente le double de 2023. Cela montre une forte circulation des armes à feu sur le territoire, un sujet préoccupant que le préfet, Antoine Poussier souhaite régler au plus vite : « C’est clairement l’objectif opérationnel le plus important, il faut entraver la circulation des armes ».
Les trafics de stupéfiants mieux jugulés
S’agissant du trafic de stupéfiant le dispositif 100% contrôle de la douane et de la police aux frontières semble porter ses fruits. Le taux d’interpellation dans ce cadre a augmenté de 24 % passant de 641 interpellations en 2023 à 738 en 2024.
Le pourcentage de cocaïne saisi aux aéroports d’Orly et de Charles de Gaulle Etoile est passé de 528 kg en 2022 à près de 200 kg en 2024 soit une baisse de 62%.
Enfin 3.5 tonnes de cocaïne ont été saisies par la douane la police et la gendarmerie l’an dernier.
Lutter à la fois contre l’orpaillage illégal et l’implantation des factions criminelles brésiliennes
La lutte contre l’orpaillage illégal a été également abordée. C’est un préjudice de près de 95 millions d’euros qui a été porté aux garimpeiros entre la destruction de matériel et les saisies d’or (14.5 kg l’an dernier).
S’agissant de la présence des factions criminelles brésiliennes en Guyane, Antoine Poussier a déclaré : « Depuis quelque temps on détecte la présence de membres de ces factions. Ce sont des groupes criminels à la fois très violents et très structurés qui regroupent plusieurs dizaines de milliers de membres. Pour nous cela fait partie des priorités de lutte contre la criminalité organisée, importée. La gendarmerie a mis en place une task force judiciaire avec le concours de la police nationale pour mobiliser toute notre énergie pour entraver, interdire l’implantation de ces factions brésiliennes sur le territoire. »
Enfin parmi les objectifs 2026-2027 outre le renforcement de la coopération avec le Suriname et le Brésil, on note la création de brigades de gendarmerie à Roura et Montsinéry-Tonnegrande, d’une brigade fluviale à Saint-Georges de l’Oyapock et la livraison du nouvel Hôtel de Police de Cayenne.