Une mission patrimoine aux goûts des Outre-Mer. En juillet 2021, la cheffe cuisinière Babette de Rozières a été chargée d’une mission visant à promouvoir les patrimoines culinaires des Outre-Mer. Ce rôle lui a été confié par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer. Depuis ce mois, jusqu’au mois de janvier 2022, la cheffe guadeloupéenne dresse un état des lieux de ces cuisines souvent méconnues.
Pour ce faire, la grande cuisinière a entamé une tournée des 12 territoires d’Outre-Mer français. Après s’être rendue à Mayotte, à Saint-Pierre et Miquelon, à la Réunion, puis en Martinique, Babette de Rozières est actuellement en Guyane. Elle a déjà visité le marché de Cayenne, où elle a découverte des produits inédits. Babette a aussi fait un tour au village de Cacao pour découvrir la culture culinaire hmong.
Je vais à cacao en Guyane en pleine forêt amazonienne très très beau je vais à la rencontre des agriculteurs hmong dans le cadre de ma mission @gautiergaudriot pic.twitter.com/gdR51B6Wb8
— Babette de Rozières (@BabetteDR) November 18, 2021
Rencontre avec les agriculteurs guyanais
En visitant le marché de Cayenne, la cheffe de cuisine a découvert le parépou, un produit incontournable de la cuisine guyanaise. Elle a également rencontré une partie des agriculteurs de Guyane, dont Didier Tcha, un exploitant agricole de la commune de Régina. "C’est un grand honneur de la rencontrer, ça nous permet de lui raconter un peu les problématiques rencontrées au quotidien par les agriculteurs", se réjouit-il.
Comme je lui expliquais, nous avons absolument besoin d’un laboratoire de recherche pour obtenir des plants spécifiques adaptés au sol guyanais. A ce jour, nous n’en avons pas donc on essaye de faire des expérimentations avec des semences provenant d’entreprises agréées qui les prennent en métropole.
Pour cet agriculteur, l’installation d’un tel laboratoire faciliterait le travail des agriculteurs. Il prend l’exemple des plants de tomates : "Aujourd’hui, on n’a aucun pied de tomate adapté au sol guyanais." A cause de la composition du sol guyanais, certains plants ne sont pas viables et ne portent aucun fruits, ni légumes. Didier Tcha pointe aussi du doigt les prix chers des produits de l'agriculture végétale livrés en Guyane.
Des découvertes culinaires inspirantes
Suite à sa visite au marché de Cayenne, Babette de Rosières a fait plusieurs constats. Tout d’abord, "les produits sont très variés". Par ailleurs "j’ai découvert beaucoup de graines de palmiers que je ne connaissais pas", poursuit-elle. Enfin, cette promenade a été très inspirante pour la cheffe de cuisine : "Quand je vois quelque chose comme ça, je me dis : je vais essayer de le cuisiner, de l’accommoder et j’ai hâte de le goûter."
"C’est ça l’intérêt. Si je suis ici, c’est justement pour faire l’inventaire de tous les plats et produits emblématiques de Guyane", indique-t-elle. Par cette démarche, la cuisinière entend briser les clichés qui entourent les cuisines des Outre-Mer. Après avoir transmis son large inventaire au ministère qui lui a confié cette mission, elle souhaite participer à la promotion des cuisines ultra-marines au niveau international.