Dengue : l'épidémie se propage en Guyane

Une autre épidémie continue ses ravages dans le monde et la Guyane n'y échappe pas. Où en est-on avec la dengue dans notre région? Sandrine Chantilly adjointe au chef de pôle prévention, solidarité, santé à la Collectivité territoriale a apporté des explications sur la situation en Guyane.
 
Par le passé, il est arrivé que 15 000 personnes soient touchées par la dengue en Guyane. Actuellement, l'épidémie est bien dans une phase ascendante malgré les 140 agents de la lutte anti vectorielle et un important budget de 6 M€/an. 


Un état des lieux qui reste préoccupant

Sandrine Chantilly, adjointe au chef de pôle prévention, solidarité, santé à la Collectivité territoriale de Guyane précise que la dengue a réapparu depuis un an dans notre région. Les actions en réactivité et ciblées ont permis de contenir la courbe épidémique jusqu'à un certain point. Mais depuis le mois d'avril la situation s'aggrave. Depuis janvier, on comptabilise plus de 700 cas. Les deux mois de confinement ont aggravé la situation, il n'a pas été toujours possible d'aller dans les foyers tuer le moustique.


Des actions de prévention qui continuent

La baygonneuse continue son travail de pulvérisation les jours sans pluie. Sandrine Chantilly, rappelle que le plus efficace moyen d'éradication est de tuer le moustique et citant ses collègues de Montpellier : soyons sec avec le moustique...
Avec le déconfinement les actions plus larges ont repris afin d'éviter les cas de co-infection dengue/covid :

... nous progressons par vagues en délimitant des zones prioritaires d'action à Cayenne, Kourou, Saint-Laurent, Maripasoula... sur toutes les zones ou communes sur lesquelles la'épidémie est en accélération. Nous procédons à la suppression de gites larvaires intra domiciliaires par le biais d'aspirateurs car c'est un moustique qu'on élève comme un chien et un chat à la maison. Il est endophile et endophage...


Changer les comportements

Autres précisions sur cette lutte antivectorielle menée en partenariat avec l'état : sur les gros gites larvaires telles les gouttières ou les piscines à l'abandon, l'ARS et la préfecture interviennent auprès des bailleurs sociaux. Les mairies jouent aussi leur rôle en appui avec leurs polices municipales sur certaines opérations notamment par rapport à des comportements réfractaires.
Mais en conclusion, il faut souligner que la problématique est aussi comportementale et Sandrine Chantilly d'insister :

... Rien n'est plus difficile que de changer les comportement des hommes. L'action publique fait son travail, essaye d'être efficace dans le ciblage, la réactivité et la force, cependant nous ne réussirons qu'avec le relai pris par la population qui doit à son domicile faire en sorte d'être "sec avec le moustique"...

Les chiffres du point épidémiologique du 20 mai de Santé Publique France
Quelques chiffres à retenir en Guyane, depuis janvier 2019
  • 1440 cas biologiquement confirmés de dengue
  • dont 34% (491) à Kourou et 14% (200) à Saint Laurent-du-Maroni
  •  DEN-1 (53%) et DEN-2 (47%) majoritaires, DEN-3 (<1%)
  • 37 cas de dengue hospitalisés dont 4 formes sévères
  •  0 décès