Émoi dans l'Ouest guyanais : élus et voyageurs des communes isolées en alerte face à l'arrêt des vols d'Air Guyane

Rassemblement symbolique d'une centaine de personnes à l'aérodrome de Saint-Laurent du Maroni en réaction à l'annonce du dernier vol d'Air Guyane.
Ce matin, malgré la déprogrammation surprise du vol d'Air Guyane, les élus des communes de l'Ouest et les voyageurs des zones isolées se sont rassemblés à l'aérodrome de Saint-Laurent-du-Maroni. Face à cette situation, ils ont tenu à alerter sur les conséquences alarmantes pour les communes touchées et à appeler les autorités à agir rapidement.
La présidente de la CCOG, d'autres élus et figures du monde économique ont exprimé publiquement leur inquiétude face à cette situation

Un rassemblement symbolique malgré l'absence du vol

Saint-Laurent-du-Maroni - Ce vendredi 29 septembre 2023, un rassemblement symbolique avait été organisé à l'aérodrome de Saint-Laurent du Maroni en réaction à l'annonce du dernier vol d'Air Guyane, selon un communiqué de la présidente de la CCOG. Cette mobilisation faisait écho à l'inquiétude grandissante des populations des communes desservies par la compagnie aérienne.

Quinze minutes avant le début de la mobilisation prévue à 10 heures, les élus ont été informés qu'il n'y aurait finalement pas de vol à destination de Saint-Laurent. Malgré cette annonce, la décision a été prise de maintenir le rassemblement. Air Guyane a clarifié qu'aucun vol n'était prévu pour Saint-Laurent-du-Maroni ce vendredi 29 septembre, suite à son annulation mardi dernier.

Jean-Paul Ferreira, maire d'Awala-Yalimapo et vice-président de la CTG a exprimé son inquiétude face à la liquidation d'Air Guyane.

Conséquences alarmantes et appel à l'action

La présidente de la CCOG, d'autres élus et figures du monde économique ont exprimé publiquement leur inquiétude face à cette situation. Leur sentiment d'abandon a été renforcé par la décision de justice, annoncée au courant de la journée, confirmant l'arrêt des activités d'Air Guyane. Suite à cette décision du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, 78 salariés d'Air Guyane ont été mis au chômage.

Parmi les intervenants de la mobilisation, des professionnels ont également partagé leurs préoccupations. La responsable d'agence de la SIGUY (Société Immobilière de la Guyane), en charge du suivi des travaux, a évoqué les défis liés à l'acheminement du matériel :

C'est très compliqué. Nous avons une centaine d'appartements dans les communes de l'intérieur. Avec le niveau actuel du fleuve, la descente par voie fluviale est très dangereuse. La voie aérienne était notre solution.

Des familles ont également exprimé leur désarroi. Annie, qui héberge deux lycéennes de Maripasoula, est inquiète pour les prochaines vacances de Toussaint : 

Je ne sais pas comment je vais expliquer à mes pensionnaires qu'elles ne pourront pas retrouver leurs parents.

Face à cette situation, les élus, le monde économique et les familles espèrent que cette mobilisation sensibilisera les autorités locales à l'urgence de trouver une solution pour les communes isolées dans les jours à venir.

Les élus, le monde économique et les familles appellent les autorités à agir rapidement pour les communes isolées.